Les spiritueux perdent encore du terrain dans les achats des Français


AFP le 12/06/2025 à 09:15

Les achats de spiritueux en France ont de nouveau reculé en 2024, de 2,6 % en volume, au moment où les exportations sont aussi à la peine, a indiqué jeudi un bilan du secteur, qui demande à l'Etat de la « stabilité », notamment fiscale.

Tous les types de réseaux de distribution, grandes surfaces, cavistes, cafés, duty free… sont concernés, a précisé la Fédération française des spiritueux (FFS), qui cite des données des Douanes.

Les grandes et moyennes surfaces ont écoulé 247 millions de litres de ces alcools distillés d’au moins 15 %, soit une diminution de 3,8 % par rapport à 2023 et une 4e année consécutive de baisse, selon Nielsen IQ. C’est la 1ère baisse en valeur depuis 2018, à – 3,6 % (4,9 milliards d’euros).

Les traditionnels whiskys et anisés – plus de la moitié des ventes en supermarchés – poursuivent leur recul, de même que les marques « premium », quand le « festif » (alcools blancs) résiste mieux, analyse la FFS.

Tendances identiques pour les cafés et restaurants, avec 20,8 millions de litres, en baisse de 2 %, loin du rebond post-Covid. Ce repli s’explique en partie par une météo 2024 défavorable, note la FFS, qui désigne le spritz « grand gagnant » avec + 32 % en valeur. Le secteur constate qu’il s’agit bien d’un « retournement de tendance ».

Retournement de tendance

« On a le sentiment d’une mutation de la consommation qui chaque année se renforce, et d’une accélération de tendance », a déclaré à l’AFP le directeur général de la FFS, Thomas Gauthier.

« Que ce soit les consommations moyennes, les consommation des hommes, des femmes, des plus âgés, des plus jeunes, les consommations modérées ou les consommations excessives, tous les indicateurs sont à la baisse. Depuis quelques temps (…) on a des non-consommateurs absolus, qui ne boivent pas une goutte, ni chez eux, ni dans un cadre de convivialité, et qui l’assument, et cela représente 15 % », a-t-il ajouté.

La situation du secteur est compliquée par le recul à l’export, qui représente la moitié de la valeur qu’il dégage. L’export a reculé de 12 % en valeur en 2023, puis de 6,5 % en 2024. Et « sur les 4 premiers mois de l’année, on est à – 7,5 % », selon M. Gauthier, alors que la filière attend dans les jours à venir des décisions concernant les litiges commerciaux avec la Chine comme avec les Etats-Unis.

Dans ce contexte, la filière demande « de la stabilité » fiscale et réglementaire, au moment où le gouvernement français cherche à boucler son budget.