Les restaurateurs s’engagent à s’approvisionner français
TNC le 16/06/2020 à 16:18
Si le secteur agricole a continué à produire durant le confinement, la fermeture de certains débouchés a entraîné la constitution de stocks importants sur certains produits. La FNSEA et JA, qui ont appelé les acteurs de la restauration hors foyer à s’approvisionner en produits français, se félicitent des engagements pris par ces derniers et annoncés au cours d’une réunion à Bercy, le 15 juin.
Pour trouver des débouchés aux produits qui ont dû être stockés pendant le confinement, le ministre de l’agriculture, Didier Guillaume, et la secrétaire d’État au commerce, Agnès Pannier-Runacher, ont réuni le 15 juin les représentants de la profession agricole, les interprofessions, les industriels et les acteurs de la restauration hors domicile. Ces derniers se sont engagés à davantage se fournir en produits agricoles français.
En cette période, la solidarité n’est pas un vain mot : merci à Métro et aux syndicats de la restauration indépendante et collective pour leur mobilisation pour contribuer à l’écoulement des stocks alimentaires accumulés pendant la crise. https://t.co/BdOcTpIell
— Agnès Pannier-Runacher (@AgnesRunacher) June 15, 2020
JA et la FNSEA, qui avaient formulé cette demande auprès des restaurateurs la semaine passée, saluent « aujourd’hui l’esprit et les engagements pris par l’ensemble des acteurs de la restauration hors-foyer, certains concrets et chiffrés, qui permettront de renforcer la consommation de produits français, et de retrouver de la fluidité sur les marchés, tout en valorisant les produits agricoles et agro-alimentaires de nos territoires », indiquent les organisations dans un communiqué commun.
« Les représentants de la restauration hors domicile – UMIH, GNI, SNARR, SNRTC, SNRC ou encore Metro France s’agissant du commerce de gros – se sont engagés sur le principe de mécanismes de solidarité entre les filières agricoles et les entreprises de l’agroalimentaire et de la restauration pour consommer en priorité les stocks. Elles poursuivront également leurs partenariats afin de promouvoir les approvisionnements d’origine France », indique par ailleurs un communiqué commun de Didier Guillaume et d’Agnès Pannier-Runacher, diffusé le lendemain de la rencontre. Ces engagements « feront l’objet d’un suivi dans un mois », ajoutent les ministres.
[#CP] FNSEA et @JeunesAgri appellent à la solidarité de tous les acteurs pour valoriser les produits agricoles en stock https://t.co/tvr1GxeckM pic.twitter.com/tZqxlcatli
— La FNSEA (@FNSEA) June 15, 2020
L’origine France, un atout pour le consommateur
Les deux syndicats, qui veulent développer des partenariats durables avec la restauration hors domicile, rappellent que « l’origine France n’est pas une contrainte mais devient un réel avantage consommateur ».
Interviewé sur CNews le 16 juin, le ministre de l’agriculture a de son côté indiqué que si le gouvernement avait mis en place des plans spécifiques pour les filières les plus en difficulté (viticulture, pêche…), « le meilleur plan de relance, ce sont les Françaises et les Français ». « Allez dans les restaurants, achetez des produits français », a-t-il de nouveau rappelé.
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« Nous avons besoin de réfléchir à ce qu’est notre souveraineté agricole », a ajouté le ministre, évoquant notamment les accords de libre-échange. « Il faut une exception agricole, on ne peut pas, dans un accord international, échangé de l’alimentation contre des voitures ou des avions, nous allons avancer là-dessus », a-t-il promis.
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Cependant, « nous ne vivrons pas en autarcie, nous continuerons à vendre du vin, des spiritueux… et nous continuerons à acheter ». « Nous avons besoin d’une agriculture segmentée, bio, environnementale, de haut niveau, mais la France fait de l’agriculture pour le plus grand nombre et nous devons réfléchir à quelle agriculture nous voulons pour nourrir nos concitoyens », a également souligné le ministre.
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