Les professionnels du boeuf veulent un « plan souveraineté »
AFP le 03/10/2023 à 07:20
Les professionnels de la viande bovine en France attendent un « soutien affirmé des pouvoirs publics » pour « enrayer » le déclin de la production française, ont-ils fait savoir lundi à la veille de l'ouverture du Sommet de l'élevage, près de Clermont-Ferrand.
Ces professionnels (entreprises d’abattage, éleveurs…) « demandent au gouvernement de s’engager dans un plan souveraineté pour un élevage et une viande bovine durables », indique leur porte-parole, l’interprofession de la viande bovine (mais aussi ovine et caprine) Interbev, dans un communiqué.
« La filière bovine française a besoin d’une stratégie claire, cohérente et d’un soutien affirmé des pouvoirs publics », poursuit l’organisation.
« Les éleveurs bovins viande attendent des signaux clairs sur la stratégie de la France pour un secteur essentiel à l’économie des territoires et la souveraineté alimentaire », appuie dans un communiqué séparé la Fédération nationale bovine (FNB), association spécialisée du syndicat agricole majoritaire FNSEA et membre d’Interbev.
Le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Marc Fesneau est attendu mardi pour l’inauguration du Sommet de l’élevage, grand rendez-vous professionnel qui se veut la « vitrine » d’un modèle « durable ».
Le salon se tiendra jusqu’à vendredi en Auvergne, région accidentée propice à l’élevage extensif de ruminants qui transforment l’herbe des prairies en protéines consommables par les humains.
« L’élevage bovin français n’est pas un problème, mais une solution pour l’environnement et le climat », via le maintien de ces prairies qui captent du carbone, affirme Interbev.
La Cour des comptes a heurté les éleveurs bovins en mai en recommandant de « définir une stratégie de réduction » du nombre de vaches élevées en France pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre.
Pour baisser les émissions de la France, la planification écologique portée par le gouvernement prône un régime alimentaire « moins émissif » avec « plus de végétaux (légumes et légumineuses), moins de viande, mais de meilleure qualité et produite en France, des produits plus locaux et de saison ».
Cette stratégie ne prévoit pas d’accélérer la réduction du cheptel, mais compte sur la poursuite, au rythme actuel, de la baisse du nombre de têtes du fait des arrêts d’activité d’éleveurs.
La France a perdu plus de 850 000 vaches à viande et laitières depuis 2016.
Dans le même temps, indique Interbev, la consommation de boeuf « se transforme (plus de consommation hors domicile, plus de viande hachée) », mais « ne se réduit pas en volume global » ce qui se traduit par une hausse des importations.