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Au Sommet de l’élevage

Les mesures du Gouvernement pour reconquérir la « souveraineté d’élevage »


TNC le 05/10/2023 à 12:30
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Dès son arrivée au Sommet de l'élevage à Cournon mardi 3 octobre, Marc Fesneau, le ministre de l'agriculture a été interpelé sur les enjeux de souveraineté de l'élevage français. (© TNC)

Face à des chiffres alarmants de décapitalisation du cheptel bovin français, l’enjeu de souveraineté et de la pérennité du modèle d’élevage français est au cœur des débats au Sommet de l’élevage, qui se tient à Cournon jusqu’à vendredi 6 octobre. Pour tenter de limiter l’hécatombe encouragée par l’inflation, le Gouvernement consent à un coup de pouce fiscal pour les éleveurs.

Quand l’État avait instauré les quotas laitiers en 1984, la baisse soudaine du cheptel bovin laitier avait été plus que compensée par une forte hausse du cheptel allaitant. 40 ans plus tard, la décapitalisation du cheptel, aussi bien laitier qu’allaitant, n’a jamais été aussi intense. À tel point que beaucoup s’inquiètent de l’avenir proprement dit de l’élevage en France.

En 2023, le rythme de décapitalisation dépasse les prospectives effectuées par l’Idele qui tablaient sur une diminution du nombre de têtes avoisinant les 2 % par an. En 5 ans, la France a perdu 500 000 vaches allaitantes. De quoi inquiéter les professionnels et représentants de la filière dans les allées du Sommet de l’élevage, qui se tient du 3 au 6 octobre à Cournon.

Et la forte inflation enregistrée en 2022 et 2023 n’arrange rien : le cheptel « immobilisé » des élevages a pris comptablement de la valeur, induisant un surplus de fiscalité dont les éleveurs se seraient bien passés. Réclamée par le syndicalisme majoritaire, une mesure de défiscalisation du cheptel immobilisé, annoncée à demi-mot par Marc Fesneau, doit être précisée vendredi 6 par Bruno Le Maire.

« Il faudrait entre 120 et 140 M€ pour compenser l’impact fiscal de la survalorisation du cheptel dans les comptabilités des élevages », estime la FNSEA, qui espère tout de même que l’enveloppe débloquée par Bercy permettra un « plafond à 15 000 ou 16 000 € » par exploitation. Tout dépendra aussi des catégories d’animaux qui seront concernés par la mesure. Intégrée au projet de loi de finances en cours de discussion, la mesure s’appliquerait pour la fiscalité de 2024.

Pas touche aux Egalim !

Au-delà de limiter l’hémorragie, il s’agit de « reconquérir notre souveraineté d’élevage », concède un Gouvernement pressé par la profession d’apporter des solutions concrètes. Marc Fesneau a ainsi annoncé une enveloppe de 3 M€ pour aider « les filières d’élevage pour mieux communiquer sur ce que sont le rôle de l’élevage français et ses apports ».

Le Gouvernement assure vouloir également contrôler le respect des lois EGAlim qui, par ailleurs, ne sont pas encore pleinement appliquées par les distributeurs, selon la FNB. La filière laitière demande aussi à être exclue du champ du projet de loi sur les négociations commerciales, qui viserait à les avancer de plusieurs semaines pour permettre une baisse des prix.

Marc Fesneau veut aussi « accroître l’attractivité du métier d’éleveur pour assurer le renouvellement des générations » Dans le cadre du pacte et de la loi d’orientation et d’avenir agricole, l’État promet une refonte du crédit d’impôt pour améliorer l’accès aux services de remplacement, pour partir en vacances ou se former plus facilement.