Accéder au contenu principal
Accord UE/Mercosur

Les importations respecteront les normes européennes, assure la Commission


AFP le 15/07/2019 à 13:52

Tous les produits importés dans le cadre de l'accord commercial entre l'Union européenne et les pays du Mercosur répondront aux normes alimentaires édictées par Bruxelles, a assuré lundi le commissaire à l'agriculture Phil Hogan.

« Nous nous sommes assurés que nous n’aurons aucun produit arrivant dans l’Union européenne depuis les pays du Mercosur qui ne soit pas conforme aux normes alimentaires de l’UE » ainsi qu’à « l’ambition climatique et environnementale » de celle-ci, a déclaré Phil Hogan à son arrivée à Bruxelles pour une réunion des ministres de l’agriculture des 28.

L’annonce fin juin d’un accord de libre-échange entre l’UE et le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay), après 20 ans de tractations, a immédiatement provoqué une levée de boucliers, en particulier au sein du secteur agricole. La question a été inscrite à l’agenda des ministres de l’agriculture lundi afin de présenter cet accord politique, qui doit encore être soumis à une longue procédure de ratification au sein de l’Union. « C’est l’occasion de présenter ce qu’il y a exactement dans l’accord, parce qu’il y a beaucoup d’informations erronées et de faits mal à propos en relation avec le son contenu », a souligné M. Hogan.

Les éleveurs bovins en première ligne de la contestation

Plusieurs pays européens ont affiché leur prudence, voire leurs doutes sur cet accord, notamment les grands pays agricoles comme la France, l’Irlande ou la Pologne. Les producteurs de boeuf sont en première ligne de la contestation. Plusieurs milliers d’éleveurs irlandais ont manifesté la semaine dernière à Dublin. « Cela fait 15 jours » que l’accord a été signé « et nous ne savons rien », a lancé le ministre français de l’agriculture Didier Guillaume lors d’un point avec des journalistes en marge de la réunion.

« C’est pour cela que la position de la France est à la fois sereine et vigilante », a-t-il souligné. « Il va falloir vérifier un certain nombre de choses », a ajouté le ministre français, citant deux points : le niveau d’activation de la clause de sauvegarde (pour déclencher des mesures visant à limiter les exportations d’un produit en cas de déstabilisation du marché) et la « capacité d’empêcher qu’entrent dans l’Union européenne et en France des produits agricoles qui ne sont pas » aux normes européennes.

« J’espère que nos agriculteurs liront le document avec attention (…), qu’ils verront que dans le contexte d’une longue négociation, où il y a eu bien sûr des gains importants pour l’industrie, nous avons aussi réduit notre niveau de concessions sur l’agriculture », a-t-il ajouté.

Le commissaire a insisté sur l’imposition de quotas pour certains produits agricoles comme le boeuf, le sucre ou la volaille et les contrôles sanitaires qui se poursuivront comme il en existe actuellement. Par exemple, l’UE continuera de décider quels abattoirs sont autorisés à exporter, a-t-il expliqué.