Formation

Les députés votent la création d’un nouveau diplôme agricole à bac+3


AFP le 03/05/2024 à 13:58
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La formation pourra être dispensée dans les établissements privés comme publics. (© Pixabay)

Les députés ont adopté vendredi en commission un article du projet de loi agricole du gouvernement pour créer un nouveau diplôme national de niveau Bac+3 pour former aux métiers de l'agriculture et de l'agroalimentaire.

Intégré dans le projet de loi agricole, cette disposition prévoit la création d’un nouveau diplôme national de premier cycle, qui serait proposé « conjointement » par des établissements publics d’enseignement supérieur et des établissements d’enseignement technique agricole « publics ou privés ».

Ce diplôme devra concourir à « un objectif d’insertion professionnelle dans les métiers de l’agriculture et de l’agroalimentaire ». Il devait s’intituler « Bachelor agro », mais des députés de tous bords se sont opposés à ce qu’ils considéraient comme un anglicisme malvenu.

Un amendement, porté par les rapporteurs macronistes et Les Républicains, est venu apporter la possibilité d’ « accréditer » des établissements privés d’enseignement supérieur agricole, et pas uniquement les lycées agricoles privés, comme prévu dans le texte initial.

Les six établissements d’enseignement supérieur agricole privé existants « comptent plus d’étudiants ingénieurs agronomes que les établissements publics », ont souligné les rapporteurs.

Plusieurs députés à gauche se sont opposés à la mesure sur le fond. C’est une « idée farfelue » , et « personne n’a demandé ce machin » , a tancé le communiste Sébastien Jumel.

« Je n’ai jamais entendu parler en 20 ans dans la communauté éducative du besoin de ce diplôme », a renchéri la députée LFI Aurélie Trouvé, se prévalant de son expérience dans l’enseignement agronomique. Les deux élus ont agité le risque d’une « privatisation » de l’enseignement.

Un « maillon manquant » pointé par les établissements

« Ca ne sort pas de nulle part », a défendu au contraire le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau, estimant que ce diplôme comblait un « maillon manquant » pointé par les établissements, et qui permettra d’améliorer « l’attractivité de nos formations ».

Plus tôt dans la matinée, les députés ont aussi adopté une série d’articles, notamment pour clarifier les missions de l’enseignement agricole technique public, qui devra prévoir des modules sur la transition agroécologique ou l’agriculture biologique.

Jeudi soir, ils avaient adopté un article listant des priorités d’action publique en matière de formation. Un amendement du groupe Liot est venu fixer pour 2030 un objectif de hausse de 30% du nombre d’élèves dans l’enseignement agricole technique par rapport à 2022, une hausse de 75% du nombre de vétérinaires formés par rapport à 2017, et une hausse de 30% du nombre d’ingénieurs agronomes par rapport à 2017.