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Céréales, phytosanitaires

Les coopératives demandent à pouvoir refaire du conseil de préconisation phyto


TNC le 21/09/2023 à 10:48
Conference-de-presse-de-la-Cooperation-agricole

Antoine Hacard, président de la Coopération agricole dénonce la séparation du conseil et de la vente des phytos. (©Terre net Média)

Lors d’une conférence de presse du 20 septembre, la Coopération Agricole a affiché son engagement en faveur d’une production agricole compétitive dans le cadre de la planification écologique et d’une révision de la séparation de la vente et du conseil phytosanitaire.

En dépit d’une production de blé tendre satisfaisante de 35 Mt pour cette campagne, la Coopération agricole mesure l’ampleur des défis pour la production céréalière nationale que représentent la poussée inflationniste, la hausse des taux d’intérêt, la concurrence du blé russe sur le marché et la nécessité de s’engager dans la planification écologique. À ce titre, son président, Antoine Hacard, réclame davantage de cohérence dans les politiques agricoles et la possibilité pour les coopératives de jouer pleinement leur rôle d’accompagnement auprès des exploitants.

Une production agricole nationale sous pression

« Nos activités sont aujourd’hui extrêmement challengées par une explosion des coûts de fonctionnement due à la hausse du prix de l’énergie, une hausse fulgurante des taux d’intérêt, le changement climatique, ou encore l’agressivité commerciale du blé russe, avec une campagne à venir estimée à 48 Mt de blé à exporter », constate le président de la Coopération.

Ainsi au niveau national, il avait été nécessaire d’importer du blé dur en 2022, en raison des difficultés à maintenir la production à un niveau satisfaisant, avec une baisse des surfaces par manque de rentabilité. En outre, le début de campagne pour 2023 est jugé « extrêmement compliqué en termes d’exportation », avec au 10 septembre, des exportations de blé tendre quatre fois inférieures aux volumes de 2022.

Dans ce contexte, il serait primordial d’éviter uneffondrement de la production d’une activité céréalière mise sous pression et pâtissant par ailleurs d’un manque de pertinence dans la prise en compte des enjeux de planification agricole, et la séparation de la vente et du conseil pour les phytosanitaires, selon la Coopération agricole.

Défense du conseil de préconisation des coopératives

« Les coopératives agricoles françaises assument le fait de conseiller les exploitations agricoles en respectant la loi, sur le choix des assolements, des variétés, la fertilisation de leurs cultures et les méthodes alternatives aux produits phytosanitaires », assure Antoine Hacard.

Il dénonce en outre, une perte en cohérence entre la logique d’accompagnement propre aux coopératives et l’interdiction de conseil de préconisation de produits phytopharmaceutiques. « Nos adhérents sollicitent nos équipes terrain en permanence pour ces conseils. Nous redemandons en conséquence la possibilité de prescrire l’utilisation des produits sanitaires sans risque juridique ».

Pour la Coopération agricole, il s’agit d’un sujet de planification écologique au même titre que ses objectifs de réduction des émissions directes de l’agriculture de 13 MtCO2 eq/an entre 2019 et 2030, reposant sur une baisse des engrais de synthèse de 30 %, une augmentation du linéaire des haies de 3 %, (2MtCO2 eq/an), le développement des engrais décarbonés ou encore la perspective de l’autorisation du recours aux NGT.

« Il est nécessaire de programmer raisonnablement les défis environnementaux sinon le risque encouru est une perte de compétitivité ainsi qu’une chute de la production face à des besoins constants voire en hausse ce qui risque d’augmenter les importations, et de nous pousser à confier notre alimentation à d’autres pays », alerte Antoine Hacard.