Accéder au contenu principal
Communication

Les coopératives agricoles face à l’enjeu du recrutement des saisonniers


TNC le 22/04/2024 à 07:44
saisonniers-cooperative-axereal-site-de-mehun-sur-yevre-credit-didier-depoorter

Les saisonniers contribuent pleinement à la réussite de la moisson. (© Didier Depoorter, photodepoorter.fr)

En pleine période de recrutement, alors que les premiers gros chantiers vont bientôt démarrer, les coopératives agricoles font la promotion des jobs étudiants qui semblent moins attirer les jeunes, témoignages à l'appui. Elles mettent en avant les nombreux avantages de cette expérience professionnelle : diversité des tâches, pas de connaissance agricole exigée, travail concret de terrain, opportunités sur plusieurs années et d'emploi derrière. Les saisonniers sont essentiels au bon déroulement des pics d'activité agricoles, insistent-elles.

Comme tous les ans, Axéréal s’apprête à embaucher 900 saisonniers agricoles pour les chantiers de printemps, la moisson surtout de fin juin à début août et les travaux d’automne (pommes de terre, betteraves, semences), de juillet à octobre. Mais les postulants ne se bousculent pas toujours au portillon. Peut-être même de moins en moins. Alors les coopératives agricoles, qui peinent à recruter des saisonniers, misent sur la communication pour attirer des candidats.

Ces « jobs d’été » s’étendent sur près de la moitié de l’année, d’avril à novembre, pointe notamment le groupe coopératif. Ils « ont du sens pour de très nombreux étudiants », poursuit-il, parce que les coopératives contribuent à « nourrir la population et faire vivre les territoires ». Il rappelle que les postes proposés sont très variés : personnel de silo, sur les sites semenciers, chauffeur pour l’arrachage de pommes de terre, etc.

Pas besoin d’être du milieu agricole

Et les conditions requises peu contraignantes : avoir 18 ans et le permis B, ou être véhiculé même si, dans certains cas, les permis EC/EB/FIMO/FCO sont un plus. Pas besoin en effet d’être du milieu agricole, ni d’avoir des connaissances particulières, insiste Axéréal auprès des jeunes : une formation est prévue en amont, pour « présenter les missions et sensibiliser à la sécurité ». La coop les alerte cependant sur un point : les journées sont bien remplies. Ajoutant immédiatement : « cela reste accessible à tous ».

« Si le travail est intense, à l’image de ce que représentent ces périodes dans les champs, reprend Joan Vallet, directrice des ressources humaines et communication de la branche agriculture & filières, c’est pour beaucoup une expérience inoubliable, en prise directe avec des activités essentielles qui parlent à tous, et très concrète, sur le terrain. Elle se valorise assurément sur un CV. La charge de travail est dense, mais les souvenirs le sont aussi ! »

« Des jobs d’été qui ont du sens »

«  Les échanges sont riches, ils apportent des savoirs et savoir-faire divers sur les filières agricoles et alimentaires », continue d’argumenter Axéréal. Le groupe est conscient de l’importance des saisonniers pour une coopérative : « Ils occupent une place essentielle auprès de nos agriculteurs. La plupart sont motivés et permettent une meilleure productivité. »

Pour finir de convaincre, la coop précise qu’il est possible de revenir plusieurs années de suite. Elle vante, en outre, les perspectives d’emploi au sein de l’entreprise : d’anciens saisonniers y travaillent, en alternance ou contrat salarié, CDD et même CDI. Postuler est également très simple, avance-t-elle comme dernier argument : il suffit de déposer sa candidature ou de répondre aux offres sur le site internet axereal.com/carrieres, sur les réseaux sociaux ou en écrivant directement au service RH.

Des témoignages pour convaincre

Quoi, toutefois, de plus convainquant que de diffuser différents témoignages de saisonniers en coopératives agricoles ? La coop remet en avant celui de Pauline, publié en septembre 2021 sur la chaîne Youtube du groupe Axéréal. En première année d’école de commerce, elle venait d’y effectuer sa première moisson.

Pour afficher cette vidéo, veuillez accepter les cookies Youtube en cliquant ici

« Belle découverte et expérience enrichissante »

La jeune fille détaille d’abord les tâches réalisées, « diversifiées » comme elle le souligne : accueil des agriculteurs, pesée des camions, nettoyage des cellules, analyse du grain. « Chaque journée est différente, avec de nouveaux challenges liés à la météo principalement », appuie-t-elle. Ces jobs étudiants sont « très complets », renchérit Joan Vallet, qui explique là encore comment candidater et les opportunités d’embauche derrière.

Sans saisonniers : la moisson, mission impossible ! 

Et Christophe Legroux, chef du silo de Vennecy, de répéter : « Ils sont ouverts à tous, sans formation spécifique. » Pauline met cependant en garde sur leur côté « physique » qui nécessite « d’être en bonne condition », puisqu’il faut parfois « porter des sacs de 20 à 30 kg ». Christophe Legroux revient sur le rôle des saisonniers à la moisson en particulier, où ils sont « indispensables » face au pic d’activité vraiment très fort. « Les adhérents attendent que la moisson se passe bien et vite, avec le minimum d’attente », explique-t-il.

« Chaque année : de nouvelles missions confiées pour gagner en autonomie »

Les qualités pour être un bon saisonnier agricole selon lui : se montrer appliqué, courageux, méticuleux et aimer le travail en équipe. « Une expérience professionnelle enrichissante et une vraie découverte de l’agriculture sous un autre visage ! », résume pour sa part Pauline. Ce qu’elle a le plus apprécié : « voir les agriculteurs satisfaits de leur récolte, de leur travail et des services de leur coopérative. »

De saisonnier à salarié : progresser au sein de l’entreprise.

Pour faciliter le recrutement des saisonniers agricoles, la coopérative Arterris communique aussi, en faisant témoigner ses recrues. Telle que Florine, 28 ans, saisonnière depuis trois ans au sein du laboratoire de semences de Bram (Aude). Grâce à cette reconversion professionnelle, avec un emploi sur une partie de l’année, cette ancienne coiffeuse parvient à « mieux concilier vie professionnelle et familiale ».

« Je préfère un contrat saisonnier où je suis contente de partir travailler plutôt qu’un CDI où j’y vais la boule au ventre », fait-elle remarquer, heureuse chaque année de « gagner en autonomie » et de se voir confier de nouvelles missions. Quant à Rémi, il a débuté comme saisonnier au sein de la coopérative à 18 ans, puis a été pris en stage de fin d’études de BTS au laboratoire de Bram.

Depuis, il y revient chaque année. En juillet 2023, le jeune homme de 26 ans est titularisé. « Je suis fier de mon parcours : il illustre les possibilités de progression au sein de l’entreprise. Depuis que je suis titulaire, je découvre plein de nouvelles choses », affirme-t-il.