Accéder au contenu principal
Sommet de l'élevage

L’élevage, « il faut que ça paie ».


AFP le 03/10/2023 à 13:50

Le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau a assuré qu'il n'était « pas question », au nom de la lutte contre l'inflation, « de revenir » sur les lois visant à augmenter le revenu des agriculteur, mardi au premier jour du sommet de l'élevage, près de Clermont-Ferrand.

« La souveraineté, ça a un prix », a déclaré le ministre depuis l’arène du concours primant les meilleurs représentants de la race limousine, une vache élevée pour la viande. « Malheureusement les éleveurs ne vivent pas » de leur métier, « ils n’en vivent plus », venait de l’interpeller Olivier Lasternas, président de l’organisation qui gère le livre généalogique de la Limousine.

Depuis la première élection d’Emmanuel Macron en 2017, plusieurs lois ont été adoptées pour que les agriculteurs ne vendent pas leur production à perte et ne pâtissent plus de la politique du prix le plus bas des transformateurs et des enseignes de distribution.

Cet édifice est ébranlé par l’inflation (encore + 9,6 % sur les produits alimentaires entre septembre 2022 et septembre 2023) qui pousse le gouvernement à se montrer volontariste dans la défense du pouvoir d’achat des Français. Un projet de loi a été récemment présenté pour avancer les négociations annuelles entre les supermarchés et leurs grands fournisseurs de l’agroalimentaire (Mondelez, Nestlé, Danone…).

« On ne va pas sacrifier l’agriculture », assure Marc Fesneau, dont le portefeuille ministériel comprend la « Souveraineté alimentaire ».

Derrière lui, un juge détaille les qualités des taureaux présentés au concours : « bassins larges et ouverts », « épaisseur de filet », « finesse d’os ».

« Bon espoir »

Les professionnels s’inquiètent de la baisse du cheptel -16,4 millions de vaches à lait et à viande contre 20,2 en 2000 et du recul de la production française de bœuf et de lait.

   Ils n’ont pas digéré un rapport de la Cour des comptes en mai recommandant de « définir une stratégie de réduction » du nombre de vaches pour réduire l’empreinte carbone de la France.

   « A chaque fois qu’on perd un animal, il est importé de l’autre côté de la planète » pour nourrir les Français, affirme Patrick Bénézit, président de la Fédération nationale bovine lors de la présentation d’un « manifeste » en faveur de l’élevage de ruminants porté par les associations spécialisées du syndicat majoritaire FNSEA, et signé par près de 1.000 élus locaux.

   « On n’est jamais trop nombreux pour défendre l’élevage », dit le ministre.

   L’Etat abondera « au moins trois millions d’euros » pour communiquer sur les « apports de l’élevage » et le ministre de l’Economie Bruno Le Maire annoncera « dans la semaine » une mesure de défiscalisation pour les éleveurs, selon Marc Fesneau.

   Par ailleurs, « on mettra au moins 400 millions d’euros de prêts garantis par l’Etat » pour des investissements dans l’élevage, précise son cabinet.

   Dans le hall des moutons, des éleveurs lui offrent un T-shirt sur lequel est écrit « les éleveurs face aux prédateurs »: « Le plan loup (présenté le 18 septembre, NDLR) ne va pas assez loin, il faut une évolution radicale du protocole de tir » pour réduire la population, défend Claude Font (FNSEA).

   Le ministre a répété qu’il soutenait la révision du statut de l’animal, à ce stade protégé.