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Marché des grains

Légère détente sur le marché des céréales, qui ralentit avant les fêtes


AFP le 21/12/2022 à 18:02
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Les échanges sur les marchés se réduisent avant Noël et la fermeture de la Bourse de Chicago et du marché européen lundi 26 décembre.  (©TNC)

À l'approche des fêtes de fin d'année, les cours des céréales se détendent et se stabilisent à des niveaux proches de ceux d'avant la guerre en Ukraine, la crainte d'une récession prenant le pas sur la géopolitique.

Moins volatils cette semaine, les prix des céréales sur Euronext « se sont tassés et sont revenus sur des niveaux de début d’année », explique Gautier le Molgat, du cabinet Agritel.

Le 23 février 2022, veille de l’invasion russe en Ukraine, le blé clôturait à 287 euros la tonne sur l’échéance de mars 2022. Son prix s’est ensuite envolé jusqu’à atteindre un sommet à 438,25 euros la tonne le 17 mai. Mais à cette période de l’année, le conflit n’a plus d’influence majeure sur les cours : le marché a intégré les effets du corridor d’exportation des céréales en mer Noire et « la prime de risque géopolitique » a disparu, selon Agritel.

Pour livraison en mars 2023, le blé se maintenait mercredi à 14h00 GMT sous le seuil symbolique des 300 euros la tonne. Le maïs se vendait 285,25 euros la tonne pour la même échéance, suivant le mouvement. 

A Chicago, les prix des céréales sont légèrement remontés avant de se stabiliser aussi. Avec un maïs américain actuellement moins cher que le brésilien, les Etats-Unis espèrent compenser « une petite partie du déficit d’exportations » de la campagne 2022/23, avec des expéditions inférieures à date de 30 % par rapport à la campagne précédente, selon Rich Nelson, du courtier Allendale.

Le soja est plus volatil, du fait notamment d’une bonne activité export vers la Chine. Le redémarrage économique du pays reste toutefois très incertain, l’OMS se disant mercredi « très préoccupé » par la vague de contaminations inédite au Covid-19.

La crainte d’une récession économique mondiale est aussi bien ancrée et cette situation n’épargnerait pas les matières premières agricoles, « car récession dit baisse de consommation », souligne Gautier le Molgat.

Sécheresse et vague de froid

Avec la baisse des prix du pétrole, l’un des principaux produits d’exportation de la Russie, le rouble est tombé lundi à son niveau le plus bas depuis sept mois. Ce net repli face aux autres devises renforce la compétitivité du blé russe face aux autres origines, pointe Agritel, d’autant que le pays dispose d’une récolte record.

Pour l’instant, les exportations de blé européen se portent bien et s’affichent en hausse à 15,70 millions de tonnes au 18 décembre, contre 14,88 millions l’an passé à la même date.

Moins décisive que la situation en mer Noire ces dernières semaines, la météo « pèse à nouveau » sur les cours des céréales, souligne Michael Zuzolo, de Global Commodities Analytics and Consulting. Si le climat est plutôt favorable aux cultures d’hiver en Europe, l’arrivée d’une vague de froid aux Etats-Unis inquiète les opérateurs, tout comme la sécheresse et la chaleur en Amérique du Sud.

« À mesure qu’on approche de janvier, la météo devient de plus en plus importante pour les récoltes » en Argentine et dans le sud du Brésil, explique M. Zuzolo, avec le début de la période décisive de pollinisation du maïs.

Des conditions météorologiques dégradées en Asie du Sud-est ont aussi fait grimper les prix du riz : le cours du riz paddy ou riz brut américain (non décortiqué) a pris 3,85 % sur la seule séance de mardi.

Selon les dernières estimations du ministère américain de l’Agriculture (USDA), la production mondiale de cette denrée devrait baisser de 2,2 % en 2022 par rapport à l’an dernier, alors que la consommation ne devrait diminuer que de 0,7 %. Dans le sillage du pétrole et des autres huiles végétales, le colza cédait pour sa part du terrain ces derniers jours, pour se stabiliser au-dessus des 550 euros la tonne.