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Ré-ouverture des commerces

Le « soulagement » des fleuristes, qui peuvent rouvrir dès samedi


AFP le 25/11/2020 à 08:35

« On espère faire le buzz samedi » : après un mois d'activité limitée à la vente à emporter et à la livraison, les fleuristes pourront rouvrir leurs portes aux passants et « sauver la saison de Noël ».

« On est très heureuses de pouvoir reprendre le travail », explique Christiane Groll, patronne d’une boutique dans le centre-ville de Strasbourg, « d’autant que c’est un samedi très important pour nous en Alsace, avec la couronne de l’avent, » une tradition locale. « Depuis qu’on sait qu’on va rouvrir, on fait les dernières couronnes en sapin naturel », ajoute-t-elle, précisant que novembre-décembre représente « bien 40 % de notre chiffre d’affaires annuel ».

Depuis fin octobre et le reconfinement, les petits commerces « non essentiels » pouvaient vendre via des commandes et livraisons, mais pas accueillir les clients dans la boutique. Mardi soir, Emmanuel Macron a annoncé la fin de ces mesures de restrictions, en limitant l’ouverture jusqu’à 21 h maximum et avec l’application d’un « protocole sanitaire strict ».

Chez Christiane Groll, on se prépare à cette ouverture, des cartons traînent sur les étals. « Samedi ça va être compliqué, je pense qu’il va y avoir du monde. (…) On fera trois clients maximum dans la boutique », détaille Mme Groll, car la nouvelle jauge établit un plafond d’un client pour 8 m2 de surface commerciale.

« Il était très important qu’on ait ce week-end », confirme Pascal Mutel, président de la chambre syndicale des fleuristes d’Ile-de-France. « Maintenant, on a quatre semaines pour faire vraiment le chiffre qu’on aurait du faire en six, on espère que ça va passer ».

Cette ouverture est un « énorme soulagement » pour Pascal Mutel, une « excellente nouvelle », pour Florent Moreau, le président de la fédération français des artisans fleuristes (FFAF). « On la réclamait depuis plusieurs semaines, on y arrive ! » 

L’achat d’impulsion, 50 % de l’activité

« On sera moins sous pression », confirme Muriel Bouquin, fleuriste à la Chapelle-sur-Erdre, au nord de Nantes, et représentante départementale de sa profession.

« On nous aurait dit « vous n’ouvrez qu’au 15 décembre », c’était fini ! Là, les gens vont avoir été assez frustrés de pas pouvoir acheter, donc je pense que ça devrait bien se passer », espère-t-elle.

Le ministre de l’économie Bruno Le Maire s’est dit mercredi favorable à l’ouverture des commerces tous les dimanches jusqu’à Noël.

L’espoir d’un coup de pouce après une année noire : un confinement au printemps sans les adaptations du « click and collect » à grande échelle, un 1er-Mai sans pouvoir vendre du muguet au seuil de la boutique, et les mariages, fêtes et autres événements annulés en masse.

« On a réussi à faire une prestation en septembre, après j’ai dû avoir deux, trois mariages », regrette Muriel Bouquin, et « comme c’est en petit comité, les gens prenaient le bouquet de la mariée, une décoration de table, au lieu d’avoir toute la décoration de l’église… » A partir de samedi, les badauds pourront s’arrêter devant un fleuriste et, enfin, acheter un bouquet au débotté. « On estime que l’achat d’impulsion, c’est à peu près 50 % de notre activité », juge Pascal Mutel.

« On a un bel extérieur, ça donne envie ! », complète Muriel Bouquin. « On vient de finaliser la vitrine de Noël, les clients vont avoir envie de franchir la porte. Là, c’est hyper frustrant de recevoir nos clients sur le trottoir ».