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Nitrites

Le secteur du porc charcutier visé par l’Autorité de la concurrence


AFP le 06/12/2023 à 15:32

L'Autorité de la concurrence enquête dans le secteur du porc charcutier, où elle a récemment mené une « opération de visite et saisie » au sein de la Fédération française des industriels charcutiers traiteurs (FICT), a-t-on appris mercredi de sources concordantes.

Selon le Canard Enchaîné, l’Autorité soupçonne plusieurs grandes marques de s’être entendues sur les prix de leurs charcuteries sans nitrites. L’Autorité de la concurrence a confirmé à l’AFP avoir mené des « opérations de visite et saisie » dans le secteur, sans indiquer dans quel établissement et en se refusant à tout commentaire supplémentaire sur le contenu de l’enquête.

Dans un message transmis à l’AFP, la FICT a reconnu avoir fait l’objet de perquisitions. « A ce stade de la procédure, il est important de rappeler que de telles investigations ne remettent naturellement pas en cause la présomption d’innocence de notre fédération professionnelle », a fait valoir la FICT en se refusant à des commentaires supplémentaires.

La fédération n’a pas souhaité confirmé la nature de l’enquête, mais communique dans son message sur les efforts de la profession pour limiter les nitrites. Ces additifs, qui donnent la couleur rose au jambon, ont été liés par l’Agence nationale de sécurité alimentaire (Anses) au risque de cancer colorectal.

« Si cette entente sur le prix des jambons sans nitrites est confirmée par l’Autorité de la concurrence, elle est tout simplement scandaleuse », a réagi l’association de défense des consommateurs Foodwatch dans un communiqué.

« On a le jambon sans nitrites pour les plus riches et les produits avec des additifs nitrés moins chers, donc les risques de cancer accrus pour les pauvres », y dénonce l’association qui défend depuis plusieurs années l’interdiction des nitrites ajoutés.

L’Autorité de la concurrence a déjà visé les industriels de la charcuterie, condamnant en 2020 douze entreprises à payer 93 millions d’euros au total pour des ententes sur les prix, auprès de leurs fournisseurs comme de leurs clients, entre 2010 et 2013.