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Travert avertit la distribution

Le salaire des agriculteurs doit être pris en compte


AFP le 04/10/2018 à 14:07

Le « salaire » des agriculteurs « doit » être « pris en compte » dans le calcul des indicateurs de coûts de production sur lesquels vont devoir s'entendre les acteurs de la chaîne alimentaire, a averti jeudi le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert.

Au surlendemain du vote de la loi alimentation, alors que les premiers blocages apparaissent au sein des interprofessions, notamment celle de la viande (Interbev), le ministre a déclaré faire « confiance au médiateur des relations agricoles » pour que producteurs, industriels et distributeurs trouvent des accords avant l’ouverture des négociations commerciales annuelles sur les prix des denrées alimentaires.

Le médiateur des relations agricoles a pour rôle de faciliter le dialogue entre les acteurs de la chaîne alimentaire. « Il va falloir trouver une formule de calcul, une formule de prix, un indicateur robuste (…) car dans les coûts de production vous y mettez les coûts de l’énergie, de l’alimentation pour le bétail, mais on doit aussi y mettre les coûts salariaux, et l’ensemble des charges pour permettre aux agriculteurs de pouvoir vivre de leur travail et ne pas vendre à perte », a dit le ministre, en visite au Sommet de l’élevage à Cournon-d’Auvergne, près de Clermont-Ferrand.

En début de semaine, les discussions préliminaires entre Interbev et la Fédération du commerce (FCD) représentant la grande distribution ont été brusquement suspendues, la distribution refusant de prendre en compte la rémunération des agriculteurs dans le calcul des indicateurs de coût de production. Ces indicateurs sont cruciaux, car ils vont désormais servir de base aux contrats commerciaux signés entre producteurs et industriels, selon la loi alimentation, destinée à redonner de l’air aux producteurs, écrasés par l’industrie et la distribution. « Nous demandons aux distributeurs de baisser leurs marges et de mieux acheter les produits agricoles de manière à ce que les agriculteurs ne vendent plus à perte leur production et qu’ils puissent vivre de leur travail », a averti le ministre. Malgré ce discours favorable aux producteurs, Stéphane Travert s’est attiré quelques huées de militants de la FNSEA, le premier syndicat agricole du pays, venus en délégation l’accueillir en jouant du « pipeau » et en lui demandant des « actes concrets » pour aider les agriculteurs et agricultrices qui subissent les conséquences d’une sécheresse historique cette année. Ils lui ont offert un coton-tige géant pour qu’il puisse mieux les écouter.