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Législation européenne

Le Parlement européen débat d’une fin de l’élevage en cage des animaux


AFP le 10/06/2021 à 17:04
Layer Chicken Business

Layer Chickens with Multilevel production line conveyor production line of chicken eggs of a poultry farm, Layer Farm housing, Agriculture technological equipment factory

Le Parlement européen a demandé jeudi la suppression progressive de l'élevage en cage des animaux d'ici 2027 dans l'Union européenne, comme souhaité par plus d'un million de citoyens européens. [Article mis à jour le 11/06/2021 à 09h02]

« Il est nécessaire de parvenir à des aménagements voire à une interdiction de l’élevage en cage », a déclaré l’eurodéputé chrétien-démocrate allemand Norbert Lins. Le président de la commission parlementaire de l’agriculture, rapporteur du texte soumis au vote, a considéré « que 2027 pourrait représenter une date acceptable pour la disparition complète de l’élevage en cage ».

Les eurodéputés ont voté à 558 voix (37 voix contre, 85 abstentions) un texte  demandant à la Commission européenne, qui a l’initiative des législations dans l’UE, de faire des propositions pour une suppression progressive de l’élevage en cage. Dans le texte a également été ajoutée, via un amendement, une demande de propositions de la Commission pour interdire le gavage des canards et des oies pour la production de foie gras. Ce vote marque le début d’un éventuel processus législatif de plusieurs semaines ou mois qui donnera lieu à des négociations entre les différentes institutions européennes et les États membres.

Une initiative citoyenne européenne avait recueilli près de 1,4 million de signatures dans toute l’UE au moment de son enregistrement en septembre 2018. Dès que la barre du million de signatures est atteint, la Commission doit décider d’une action à entreprendre. Actuellement 78 initiatives sont enregistrées sur des sujets variés et 6 ont déjà réussies. « Cette initiative est la première valable concernant le bien-être animal. » Un manque de réaction aux initiatives couronnées de succès viendrait saper la démocratie participative européenne », a lancé l’eurodéputée lettonne écologiste Tatjana Zdanoka en direction de la Commission européenne.

Présente dans l’hémicycle, la commissaire européenne à la Santé Stella Kyriakides a assuré que l’exécutif européen « s’engage en faveur du bien-être des animaux » et « se penche » sur les demandes à la fois de fin de l’élevage en cage, mais aussi de soutien aux éleveurs devant modifier leurs élevages et de respect de normes semblables pour les produits importés. « Il s’agit d’une question éthique, sociale et économique. Nous devons écouter les voix de nos concitoyens et faire cette transition vers une approche plus durable dans les plus brefs délais », a-t-elle déclaré, sans toutefois s’avancer sur la nécessité d’une législation supplémentaire dans l’UE.

Selon le texte des eurodéputés, qui demande une « approche espèce par espèce », les lapins sont les animaux les plus couramment élevés en cage, dont 85 % sont rudimentaires, les empêchant d’avoir un comportement naturel. Environ la moitié des poules pondeuses de l’UE sont élevées dans des cages aménagées, tandis que la majorité des truies sont mises en cage à certains moments de leur vie.

L’élevage en cage est déjà interdit dans l’agriculture biologique dans l’ensemble de l’UE.

La résolution finale du Parlement européen inclut un amendement demandant également à la Commission de faire des propositions « visant à interdire le gavage cruel et inutile des canards et des oies pour la production de foie gras ». Cet amendement, proposé par le groupe GUE (gauche radicale) et celui des Verts, a été adopté par 319 voix, tandis que 251 députés ont voté contre et 108 se sont abstenus. « Mettre fin au gavage, c’est condamner le secteur français du foie gras, un secteur vitrine des traditions de nos territoires », a critiqué l’eurodéputée française PPE (droite) Anne Sander.