Fonds international de développement agricole

Le nouveau pacte financier mondial devra aider les petits agriculteurs


AFP le 22/06/2023 à 06:20

Allègement de la dette, financements climat : le sommet qui s'ouvre jeudi à Paris doit permettre de trouver des solutions pour aider les pays en développement à soutenir leurs petits producteurs agricoles, a déclaré le président du Fonds international de développement agricole (FIDA) à l'AFP.

Pour Alvaro Lario, dirigeant de cette institution de l’ONU qui rencontrera Emmanuel Macron jeudi, ce sommet pour réimaginer un système financier plus durable doit permettre de « trouver et financer » des solutions pour lutter contre la pauvreté, qui se concentre « à 80 % dans les zones rurales » et touche en particulier les petits agriculteurs.

Présent dans une centaine de pays en développement (Malaisie, Rwanda…), le FIDA finance des programmes pour venir en aide aux petits paysans, qui exploitent « un ou deux hectares » de terre. Via des prêts octroyés à ces pays « à des conditions très favorables, nous donnons un coup de pouce, un investissement initial, pour que les gens puissent sortir de la pauvreté », a expliqué M. Lario.

La dette des pays en développement doit, selon lui, être au centre des discussions de la cinquantaine de chefs d’États et de gouvernements réunis jeudi et vendredi.

« Ces pays ne peuvent plus recevoir de prêts, doivent payer des intérêts, et choisir entre rembourser leur dette, ou financer leurs services publics. Que ce soit par le biais d’un allègement de la dette ou de financements supplémentaires, nous devons trouver une solution », a-t-il défendu. M. Lario appelle également à « reconstituer certains fonds pour le climat ou la sécurité alimentaire », à l’image du FIDA.

« Pour éradiquer la faim et créer 100 millions d’emplois ruraux, nous avons besoin de 300 à 400 milliards de dollars par an », alors que l’aide publique au développement dans le secteur agricole oscille entre « 10 et 12 milliards ».

Les 100 milliards de financements climat par an, promis par les pays du Nord à ceux du Sud lors de la COP15 de 2009 et depuis restés « en suspens », devront aussi être défendus, selon le patron du FIDA : « Sans ces fonds, les pays en développement ne peuvent pas procéder à une transition énergétique juste ».

A cause des répercussions de la guerre en Ukraine et de la sécheresse dans la Corne de l’Afrique, 65 millions de personnes supplémentaires ont eu besoin d’une aide alimentaire d’urgence en 2022, avait indiqué en mai la FAO.

Le conflit a révélé la dépendance de certains pays aux importations, « et si nous n’investissons pas maintenant, nous aurons une autre crise alimentaire à l’avenir, avec les mêmes faiblesses qu’aujourd’hui », a assuré M. Lario.