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Forêt

Le nouveau contrat 2021-2025 avec l’État est adopté


AFP le 05/07/2021 à 14:49

Le conseil d'administration de l'Office national des forêts (ONF), gestionnaire de la forêt publique, a adopté vendredi avec la marge la plus réduite possible le projet de contrat 2021-2025 proposé par l'État, a-t-on appris vendredi de sources concordantes.

Le vote du conseil d’administration s’est soldé par 15 votes pour et 15 votes contre, « et donc la voix prépondérante du président conduit à l’adoption du contrat », a indiqué à l’AFP un membre de l’intersyndicale, ce qu’a confirmé la direction de l’office. Ce vote traduit la profonde division suscitée par ce nouveau contrat d’objectifs et de performance. Le précédent (2016-2020) avait été adopté à plus de deux tiers des votants.

Alors que la forêt est gravement touchée par le changement climatique, fragilisée par la sécheresse et les attaques d’insectes (scolytes) dans certains massifs, notamment dans le Grand-Est, ce plan prévoit la suppression de près de 500 postes d’agents de l’ONF sur 8 400 dans les cinq ans, ce qui a provoqué l’émoi des syndicats, d’élus et des communes forestières. Ces dernières se sont également élevées contre l’augmentation prévue dans le contrat de leur contribution au fonctionnement de l’ONF à compter de 2023.

Colère des communes forestières

Ces communes, dont les forêts représentent deux tiers de la forêt publique, ont crié à la « honte » et à la « trahison » après ce vote, dans un communiqué. « À 15 voix pour et 15 contre, l’État reste sourd au vote d’opposition de toutes les parties prenantes : collectivités, filière, syndicats et personnalités qualifiées, présentes au conseil d’administration de l’ONF », reproche la FNCofor (fédération nationale des communes forestières) dans ce texte. Leur colère est d’autant plus grande que le président du conseil d’administration Jean-Yves Caullet, dont le vote a fait basculer l’issue de la consultation, siège à l’ONF au titre de son appartenance à leur fédération.

Ce dernier a estimé, « à titre personnel », lors du conseil d’administration, qu’une clause de revoyure en 2022 « permettait d’envisager que la contribution sollicitée auprès des collectivités puisse ne pas concerner les communes propriétaires de forêts mais les collectivités en général et que tout ça pouvait se négocier d’ici 2023 », a-t-il indiqué à l’AFP. « Un certain nombre de communes vont demander la sortie du régime forestier », ce qui veut dire ne plus travailler avec l’office comme partenaire, a prévenu Dominique Jarlier, président de la FNCofor, lors d’un entretien avec l’AFP.

Parallèlement aux suppressions de postes et à l’effort demandé aux communes, le contrat prévoit une rallonge budgétaire de l’État, afin de permettre à l’ONF de retrouver l’équilibre budgétaire d’ici 2025. Le gouvernement a notamment consenti à verser 60 millions d’euros de subventions exceptionnelles, réparties sur trois ans, qui viennent s’ajouter aux 140 millions habituellement versés par l’État chaque année. Il a décidé par ailleurs, par le biais du ministère de la transition écologique, de revaloriser les missions d’intérêt général (activités liées à la biodiversité, à la maîtrise du risque d’incendie ou des risques d’érosion) assurées par l’ONF.