Accéder au contenu principal
Suivi des négociations commerciales

Le ministère alerte sur une vision « court-termiste » des distributeurs français


TNC le 02/09/2022 à 16:22
fiches_courbe

Alors que les difficultés liées à la guerre en Ukraine, notamment la hausse de l'énergie, met beaucoup d'industriels en difficulté, le ministère de l'agriculture dénonce une vision trop court-termiste de certains distributeurs français. (©Pixabay)

Suite au 19e comité exceptionnel de suivi des relations commerciales face à la crise en Ukraine, les services du ministère de l’agriculture font état d’augmentations dans plusieurs secteurs, mais alertent sur la vision « court-termiste » de certains distributeurs français qui refusent de prendre en compte la nécessité de revaloriser les prix pour assurer la survie de l’amont de la chaine alimentaire.

Depuis mars dernier et le début de la guerre en Ukraine, un comité exceptionnel de suivi des relations commerciales a été mis en place pour suivre au plus près les fortes tensions que le conflit fait peser sur la chaîne alimentaire. « Le secteur de l’alimentation subit des tensions liées à la logistique, à l’approvisionnement en matières premières agricoles, à l’énergie avec des prix qui atteignent aujourd’hui des sommets et que les entreprises de l’alimentaire ont du mal à absorber », a expliqué le 2 septembre le cabinet du ministre de l’agriculture, au lendemain de la 19e réunion de ce comité.

Des hausses importantes, sans être suffisantes

Ainsi, si plusieurs secteurs ont bénéficié de hausses importantes, ces augmentations ne seront pas suffisantes pour assurer la pérennité de filières agricoles déjà en difficulté. Le ministère cite l’exemple de la filière laitière, « avec des producteurs qui aujourd’hui voient leur rémunération bloquée par rapport à la moyenne européenne », les prix payés aux 1 000 litres étant globalement inférieurs de 50 euros à la moyenne des principaux pays producteurs, l’écart pouvant aller de plus 100 € les 1 000 litres comparativement au pays le mieux disant, explique le cabinet de Marc Fesneau.

Les hausses accordées par la grande distribution restent ainsi en-deçà des demandes des professionnels, « et il semble qu’on le restera puisque la grande distribution fait preuve d’un pragmatisme limité et d’une vision court-termiste », estime le ministère, qui précise que tous les distributeurs ne sont pas dans cet état d’esprit. Le gouvernement appelle les distributeurs qui ne jouent pas le jeu à « prendre leurs responsabilités » afin de passer les augmentations nécessaires à une rémunération correcte des agriculteurs et assurer « la pérennité de la filière dans son ensemble ».