Le groupe Bigard confirme être ciblé par une procédure
AFP le 31/05/2024 à 09:35
Le groupe Bigard fait partie des entreprises faisant l'objet d'une procédure pour infraction sur les lois Egalim évoquée par le Premier ministre en pleine crise agricole, a indiqué jeudi le patron du géant français de la viande lors d'une audition parlementaire.
Gabriel Attal avait accusé fin janvier « trois entreprises », sans donner leur nom, d’enfreindre les lois Égalim, qui visent à protéger les revenus des agriculteurs dans le cadre des négociations avec les industriels et les supermarchés, et promis de les « sanctionner très lourdement ».
Une source gouvernementale avait quelques jours plus tard précisé que ces entreprises n’étaient visées à ce stade que par des « pré-injonctions ». Interrogé jeudi lors d’une commission d’enquête parlementaire, Jean-Paul Bigard a confirmé que « deux filiales du groupe Bigard » étaient « concernées ».
Une semaine environ après les propos de Gabriel Attal, le groupe a reçu une lettre expliquant que, suite à un contrôle réalisé au printemps 2023, « il y avait des anomalies », et lui demandant des explications. « Nous avons répondu à toutes les demandes », a-t-il assuré.
« Je cherche toujours à avoir une notification sur les fautes que nous aurions commises », a-t-il indiqué. Lors de son audition, le PDG du groupe du même nom (marques Charal, Bigard, notamment), leader français de la transformation du bœuf et du porc, a émis des réticences face aux lois Égalim. « Loi Égalim, pourquoi pas. Mais honnêtement, les dés sont pipés », a-t-il déclaré.
Puisque certains distributeurs français disposent de leurs propres usines de production de viande et vendent des produits sous leurs propres marques, ils n’ont pas à respecter les mêmes règles, a-t-il notamment affirmé.
« Je ne veux pas rentrer dans le détail sur les débats, les bagarres avec les distributeurs, mais c’est un foutoir incroyable », a-t-il aussi dit. Par ailleurs, « la loi de l’offre et de la demande fait que, à un moment donné, lorsqu’il faut payer plus cher pour avoir des animaux, nous le faisons.
Mais ce n’est pas en pratiquant des prix qui vont être 5 ou 10 % plus élevés que ce qui se passe sur le marché, sur des pays nous environnant, que nous allons arrêter la décapitalisation bovine », c’est-à-dire la baisse du cheptel bovin français, a-t-il déclaré.