Plan stratégique national sur la Pac

Le gouvernement va lancer une vaste consultation publique des Français


AFP le 21/02/2020 à 16:47
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Chaque État membre doit élaborer son propre plan stratégique national. (©Pixabay)

Le gouvernement s'apprête à lancer une vaste consultation publique des Français, qui s'étalera de mars à fin mai, portant sur l'agriculture, l'alimentation et l'utilisation des fonds européens de la politique agricole, a-t-on appris auprès du ministère de l'agriculture.

Le débat, baptisé « imPACtons », sera organisé par la commission nationale du débat public présidée par Chantal Jouanno, selon des modalités qui seront annoncées dimanche lors d’une conférence de presse au salon de l’agriculture à Paris.

La consultation des Français répond à une demande de la commission européenne qui souhaite que chaque État membre élabore son propre plan stratégique national (PSN), devant servir à fixer ses priorités et ses choix pour l’affectation des subventions agricoles, dans la prochaine Pac 2021-2027.

Les conclusions de cette consultation seront condensées dans un rapport qui devra être remis d’ici à l’été et adressé avant septembre à Bruxelles. Chaque État de l’Union doit envoyer son propre PSN.

En France, première puissance agricole de l’UE, le montant des aides agricoles européennes s’élève à 9 milliards d’euros par an. Rapportés au niveau individuel, ces neuf milliards d’euros représentent pour certains exploitants davantage que leur revenu. Le chiffre d’affaires de l’agriculture française atteint 78 milliards d’euros par an.

Certaines voix s’élèvent du côté des écologistes notamment pour que la Pac soit davantage utilisée pour lutter contre le réchauffement climatique, pour l’environnement et la biodiversité, donc moins pour soutenir les producteurs eux-mêmes.

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La montée actuelle des tensions entre urbains et agriculteurs est souvent liée à ces sujets, comme le montrent les vifs débats et accrochages sur l’instauration de zones de non traitement (ZNT) pour réduire les pesticides.

Pour Bruxelles, un tel débat public sert à montrer que la Commission n’est pas hors sol et qu’elle prend la température des citoyens européens. En revanche, certains agriculteurs, profession qui gère l’essentiel de l’espace et des terres en France mais ne représente guère plus de 2 % de la population, risquent de se sentir agressés du fait même de la montée des récriminations environnementales. « Le débat peut aussi permettre de lutter contre l’agribashing », espère-t-on au ministère.

La commission organisera des grands débats dans 30 à 40 villes, pilotés par la chercheuse Hilaria Cesario. « Ils seront ouverts à tous les citoyens, mais, en plus, chaque élu ou chaque citoyen pourra à son tour organiser des débats locaux qui seront pris en compte dans le processus », a indiqué une porte-parole. Des kits d’organisation seront disponibles sur un site dédié.