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Plan Écophyto

Le gouvernement mise sur la transparence et rappelle ses objectifs de réduction


TNC le 08/01/2020 à 16:30
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Les indicateurs de suivi des ventes de produits phytosanitaires seront disponibles six mois plus tôt, a annoncé le comité d'orientation et de suivi du plan Ecophyto le 7 janvier. (©compte Twitter de Didier Guillaume)

Réunis en comité d’orientation stratégique du plan Écophyto le 7 janvier, les ministres de l’agriculture, de la transition écologique, de la santé, et de l’enseignement supérieur ont mis l’accent sur le renforcement de la transparence concernant l’évolution de l’utilisation des produits phytosanitaires, alors que les derniers chiffres font état d’une hausse globale des ventes de substances actives, probablement en lien avec l’anticipation de la hausse de la RPD.

Entre 2017 et 2018, les quantités vendues de produits phytopharmaceutiques ont globalement augmenté, a constaté le Comité d’orientation stratégique du plan Écophyto, réuni le 7 janvier, mais « cette évolution paraît liée à une anticipation des achats en fin d’année 2018, en prévision de l’augmentation de la redevance pour pollution diffuse qui taxe les substances les plus préoccupantes au 1er janvier 2019 », indique le communiqué des ministres diffusé suite à la réunion.

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À noter que les quantités vendues de substances les plus préoccupantes (à savoir les substances cancérogènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction, dites CMR) poursuivent leur baisse : – 15 % pour les CMR 1 et – 9 % pour les CMR 2 entre 2009-2011 et 2016-2018. Les produits de biocontrôle sont également en progression à hauteur de + 20 % d’augmentation des alternatives aux produits conventionnels (augmentation mesurée en quantités de biocontrôle à risque faible entre 2017 et 2018).

Ces indicateurs seront désormais disponibles six mois plus tôt, annoncent également les ministres, pour « assurer davantage de transparence ». « L’accès aux données de vente territorialisées est également facilité par la mise en ligne d’un outil de visualisation géographique », indique également le communiqué.

Trajectoire de réduction confirmée

Le plan de sortie du glyphosate fin 2020 est confirmé, avec la volonté de « ne pas laisser les agriculteurs dans l’impasse ». Sur la base des évaluations des surcoûts entraînés, pour les agriculteurs, par le retrait du glyphosate, l’Anses doit étudier le retrait du marché des 29 produits encore en vente et contenant du glyphosate d’ici fin 2020.

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Les moyens dédiés à la recherche d’alternatives, à hauteur de 400 M€ par an (dont 200 M€ dédiés à la conversion à l’agriculture biologique), seront augmentés de 250 M€ pour faciliter la transition vers des pratiques agricoles plus vertueuses. Dans l’enseignement agricole, un objectif de 100 % des cultures en bio ou en HVE d’ici 2025 a été indiqué. L’objectif de baisse de 50 % de l’utilisation des pesticides d’ici 2025 est également confirmé.

Enfin, deux consultations publiques, prévues par la loi Égalim, vont être lancées prochainement, l’une sur la stratégie nationale de déploiement du biocontrôle, l’autre sur le « projet de décret définissant les attendus en matière de conseil » pour les agriculteurs, obligatoire à partir de 2021.

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