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Energies renouvelables

Le gaz renouvelable progresse, la filière demande de la clarté politique


AFP le 23/04/2024 à 14:28

La France a produit quelque 31 % de gaz renouvelable en plus en 2023 par rapport à l'année précédente, indiquent mardi les chiffres du secteur, qui après un trou d'air, demande de la clarté politique à l'Etat.

L’an dernier, les quantités de gaz issu de la méthanisation de biodéchets (agricoles, alimentaires, boues de stations d’épuration, etc.) injecté dans les réseaux de gaz ont atteint 9,1 térawattheures (TWh), soit + 31 % comparé à 7 TWh fin 2022, selon le 9e Panorama des gaz renouvelables, produit par le Syndicat des énergies renouvelables (SER), Gaz et Territoires, GRDF, GRTgaz et Teréga.

« Cette filière, apparue au début des années 2010, s’installe durablement dans le mix énergétique français », soulignent les acteurs du secteur, qui visent 60 TWh en 2030, 70 TWh si on inclut le biogaz générant de l’électricité et celui produisant directement de la chaleur.

139 installations ont été raccordées en 2023 portant le total à 652 unités, avec une capacité de production annuelle globale de 11,8 TWh sur une consommation totale de gaz de 381 TWh en France l’an dernier.

Le biométhane a cependant souffert depuis 2020 d’une baisse du tarif d’achat qui a bloqué nombre de projets, devenus non rentables face à la hausse des coûts des matériaux et de l’électricité.

Alors que le secteur se remet juste de ce trou d’air après une révision du tarif décidée mi-2023 pour les projets inférieurs à 25GWh/an, il alerte toujours sur un « manque de visibilité à court et moyen termes sur le cadre économique des plus grandes installations ».

Pour soutenir les projets supérieurs à 25 GWh/an, il attend notamment un décret, promis pour l’été, portant sur l’obligation pour les fournisseurs de gaz d’offre « verte » au secteur résidentiel/tertiaire, une offre qui sera actée par des « certificats de production de biogaz ».

« Seul un cadre stable, prévisible, au bon niveau de soutien permettra le développement dynamique de nouveaux projets », préviennent les acteurs gaziers, réclamant « un engagement politique qui affirme des objectifs ambitieux à l’horizon 2030 ».