Le cuivre à un record, l’or et le sucre fondent
AFP le 01/11/2025 à 09:15
Le cours du cuivre a atteint un nouveau record à la Bourse des métaux de Londres (LME), porté par le réchauffement des relations entre Pékin et Washington, avant de se rétracter à cause de la baisse de l'activité manufacturière chinoise.
En amont de la rencontre jeudi entre Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping pour apaiser les tensions commerciales, le prix du cuivre a fortement augmenté, atteignant mercredi un nouveau record au LME, à 11 200 dollars la tonne.
Les craintes d’une nouvelle escalade de la guerre commerciale entre les deux plus grandes économies mondiales et de ses conséquences pour la croissance « ont donc été dissipées pour le moment, ce qui profite aux métaux de base », explique Thu Lan Nguyen, analyste chez Commerzbank.
Et le prix est structurellement soutenu par une offre du métal rouge restreinte après un glissement de terrain début septembre dans la mine de Grasberg en Indonésie, une des plus importantes au monde, qui a fait plusieurs morts et provoqué la suspension des opérations jusqu’au début de l’année prochaine.
Le cours a néanmoins chuté en fin de semaine à cause de « données industrielles médiocres en provenance de Chine », de loin le premier consommateur de cuivre dans le monde, et « un dollar plus fort » qui ont pesé sur les prix, affirme J.P. Steiner, analyste chez ADM Investors Services.
Vendredi, vers 16h20 GMT (17h20 à Paris) une tonne de cuivre coûtait 10.891 dollars sur le LME, contre 10.962,50 dollars sept jours plus tôt à la clôture.
L’or pas brillant
Le cours de l’or s’est courbé cette semaine, les investisseurs ayant modéré leurs paris sur de futures baisses de taux de la Réserve fédérale (Fed), et digérant les accords conclus entre Pékin et Washington.
Le métal jaune avait déjà connu une chute brutale mi-octobre, les investisseurs vendant pour engranger des bénéfices suite à ses récents records, avant de se redresser un peu.
« Le prix de l’or est sur des montagnes russes ces derniers jours », résume Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank. « Ces fortes fluctuations suggèrent qu’après la hausse spectaculaire des dernières semaines, l’or recherche un nouvel équilibre ».
Si la Fed a sans surprise abaissé ses taux d’intérêt de 0,25 point de pourcentage mercredi, cette décision n’a pas fait l’unanimité en son sein.
Son président Jerome Powell a prévenu qu’une détente supplémentaire était « loin » d’être acquise à la réunion suivante.
Les investisseurs ont donc revu nettement à la baisse leurs attentes d’une baisse de taux en décembre, ce qui renforce le dollar, et pénalise l’or, valeur refuge concurrente.
La rencontre entre le président américain Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping n’a en outre que partiellement apaisé les inquiétudes du marché.
Les deux pays « ont pour l’instant stabilisé leurs relations » commerciales, comme le prouve la suspension de certains droits de douane américains imposés sur les produits chinois, « cependant, un climat d’incertitude persiste, notamment concernant des secteurs comme les semi-conducteurs », résume Lukman Otunuga, analyste chez FXTM, dans une note dédiée à l’AFP.
Vendredi, l’once d’or (31,1 g) s’échangeait à Londres à 3.984,11 dollars, contre 4.113,05 dollars sept jours plus tôt à la clôture.
Le sucre re-glisse
Les cours du sucre, en forte baisse depuis le début de l’année, ont encore chuté cette semaine, s’affichant à leur plus bas niveau depuis 2020, en raison de bonnes récoltes dans les principales régions productrices.
Selon Unica, l’association industrielle nationale brésilienne, la production de sucre au Brésil, premier producteur mondial, est meilleure que l’an passé, et « meilleure que les attentes » affirme Mark Bowman, d’ADM Investors.
Et « les perspectives pour les récoltes de canne à sucre en Inde et en Thaïlande sont bonnes, avec des précipitations abondantes cette année », ajoute Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group.
Par ailleurs, la faiblesse du pétrole brut fait chuter les prix de l’éthanol, ce qui peut inciter l’industrie sucrière à consacrer une plus grande partie de la trituration de la canne à sucre à la production de sucre plutôt que d’éthanol, augmentant encore davantage l’offre sur le marché.
Vendredi, à New York, la livre de sucre brut pour livraison en mars valait 14,43 cents, contre 14,97 cents sept jours auparavant, après s’être échangé au plus bas depuis 2020 à 14,28 cents jeudi.
A Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en décembre valait 418.10 dollars contre 431.30 dollars le vendredi précédent à la clôture, s’être échangé à un plus bas de 410 dollars jeudi.