Accéder au contenu principal
Euronext

Le colza poursuit sa lancée, porté par le pétrole


AFP le 28/01/2022 à 16:20
Cours & marchés v2

Les prix du colza continuaient de grimper vendredi après-midi sur le marché européen, entraînés par la hausse du pétrole dans un contexte d'inquiétudes lié à la crise russo-ukrainienne.

L’oléagineux profitait de l’envolée de l’or noir et des autres huiles : soja, palme et canola (colza OGM canadien) s’affichaient en hausse, de la Bourse de Chicago à celle de Kuala Lumpur.

Le colza, comme les autres oléagineux, est largement valorisé comme agrocarburant.

En Europe, la filière digère une nouvelle attendue mais redoutée en l’absence d’alternative satisfaisante : l’interdiction du phosmet, un pesticide utilisé contre un coléoptère s’attaquant au colza, dont le non-renouvellement de l’autorisation de mise sur le marché (AMM) vient d’être entériné dans le règlement européen.

L’AMM expirera en mai, avec un délai de grâce allant jusqu’au 1er novembre 2022.

La filière, qui ne défend pas le maintien de ce pesticide très toxique, espérait toutefois une autorisation prolongée tout l’automne 2022.

Cette interdiction au 1er novembre « laisse de facto des producteurs sans solutions. Cette décision sonne comme le glas pour un quart de la surface nationale de cette culture pivot des assolements », affirme la Fédération française des producteurs d’oléoprotéagineux (FOP) vendredi dans un communiqué.

Pour l’éviter, les représentants des producteurs « demandent que l’instruction de la dérogation pour l’utilisation dès 2022 du cyantraniliprole, seule alternative efficace connue, soit rapidement conclue ».

De manière plus générale, les représentants de la filière en France, premier producteur européen d’oléoprotéagineux (colza, tournesol, pois et soja), se demandent « comment soutenir les transitions engagées par l’agriculture », notamment pour réduire la dépendance en protéines végétales de l’Europe, si les cultures oléprotéagineuses sont fragilisées.

En l’absence de « clauses miroirs » aux portes de l’Europe, ils craignent de voir le colza européen frappé de plein fouet par la concurrence du canola canadien, lui largement traité aux insecticides.

Vers 15h15 (14h15 GMT) sur Euronext, la tonne de colza gagnait 2,25 euros à 748 euros la tonne sur l’échéance de février et 9 euros à 703,5 euros la tonne sur celle de mai, pour environ 4 000 lots échangés.

Pour suivre les évolutions des cours des matières premières agricoles, rendez-vous sur les cotations Agri Mutuel.