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De la vigne au vin

Le champagne a besoin d’aides


AFP le 31/07/2020 à 12:05

Soutenue par les régions Grand Est et Hauts de France, la filière viticole champenoise demande au nouveau ministre de l'Agriculture un allègement significatif de ses charges sociales pour répondre à la crise du Covid-19. Le point sur l'actualité viti-vinicole dans un contexte de sortie de crise sanitaire qui a rudement mis à mal les ventes dans tous les vignobles.

Alors que la proposition gouvernementale fait actuellement état d’une exonération de 100 % limitée aux exploitations ayant subi une perte de chiffre d’affaires de 80 % entre le 15 mars et le 15 mai, vignerons et maisons de champagne formulent conjointement deux contre-propositions: un allègement de 100 % au-delà de 60 % de perte de chiffre d’affaires et de 50 % en deçà de 60 %.

La filière demande en outre une augmentation des seuils d’exonération de charges lors de l’embauche de travailleurs occasionnels, notamment pour les quelque 100 000 vendangeurs attendus fin août. « Nous avons besoin de ces aides sinon des entreprises vont disparaître », explique Maxime Toubart, président du Syndicat Général des Vignerons de champagne, rappelant que le champagne ne souhaite pas recourir à la distillation de crise. Pour 2020, la filière estime les pertes potentielles à 1,7 milliard d’euros de chiffre d’affaires et 100 millions de bouteilles.

Du slam pour fêter la vigne

« Elle m’a parlé de ce nectar de légende au goût de velours de couleur pourpre foncé / Des arômes de fruits noirs mélangés aux fruits rouges et de ce nom si doux à prononcer ». Le slameur franco-sénégalais Souleymane Diamanka a « survolé les vignes » dans son poème « Millésime après millésime ».

L’artiste aux racines peules, qui a grandi à Bordeaux, scande dans un clip en noir et blanc tourné au château Fleur Cardinale, Grand Cru Classé de Saint-Emilion, « la poésie agricole de la terre », la vie de vigneron, ses espoirs, ses incertitudes et la « virtuosité des méthodes culturales ». Une collaboration artistico-vinicole, dont le clip a été dévoilé pour la Fête de la musique, né d’une idée de la co-propriétaire de Fleur Cardnale, Caroline Decoster.

Cognac revoit ses plantations à la baisse

Avec la pandémie de coronavirus, l’appellation Cognac, qui exporte 98 % de sa production dans 160 pays, a revu ses demandes d’autorisation de nouvelles plantations à la baisse, soit 2 306 hectares pour 2021, ce qui représente une chute de 30 % par rapport aux prévisions d’avant crise dans ce vignoble de plus de 78 000 hectares.

Même si la consommation repart en Asie et le marché américain résiste, les besoins de production pour la récolte 2020 sont également à la baisse de 9,5 %, comparés aux prévisions avant le confinement, dans une appellation qui connaissait ces dernières années des records de ventes.

Le cognac a un nouveau patron

Raphaël Delpech, 46 ans, a été nommé directeur général du Bureau National Interprofessionnel du Cognac (BNIC), en charge du développement, de la protection et de la valorisation de l’appellation charentaise. Il prendra ses fonctions le 7 septembre, a indiqué l’interprofession dans un communiqué. Il a débuté sa carrière dans l’administration et a notamment travaillé chez LVMH, dont le H est celui du cognac Hennessy, comme directeur de la Communication et des Affaires publiques.

Il remplacera Catherine Le Page à la tête du BNIC, qui touche près de 4 300 viticulteurs, 120 bouilleurs de profession et 280 négociants. Selon l’interprofession, la filière du cognac est la première à l’export (en valeur) dans le secteur des vins et spiritueux français avec 3,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires (2019).

Le Clos de Vougeot en restaurant éphémère

Face à la crise sanitaire qui a tari réceptions et cérémonies, le célèbre Clos de Vougeot, au beau milieu des Grands crus de Bourgogne, se réinvente en restaurant éphémère.

Le public peut déjeuner à la « Table de Léonce », hommage à l’ancien propriétaire Léonce Bocquet, installée dans les magnifiques salons Renaissance du château.

Un dîner intitulé « Un soir d’été au Clos de Vougeot », est servi pour les premiers des cinq services dans la cour intérieure du clos, afin de profiter du soleil couchant, puis dans le château pour la fin du repas. Le menu est bien entendu accompagné de vins sélectionnés par la Confrérie des chevaliers du tastevin, qui a son siège au Clos de Vougeot. L’expérience est programmée jusqu’en septembre mais pourrait aller au-delà.

Etre à Vinexpo sans être à Shanghai

Compte tenu du contexte sanitaire mondial, Vinexpo Shanghai, dont la deuxième édition aura lieu du 21 au 23 octobre, offrira un dispositif spécifique en ligne pour les producteurs qui ne peuvent quitter leur pays.

Cette offre numérique, limitée aux 100 premiers inscrits, présentera, sur un espace dédié et nommé « T@sting », les vins de ces producteurs et proposera une mise-en-relation ciblée avec les acheteurs présents sur le salon.

L’Italie, l’Espagne, la France, l’Allemagne et l’Argentine, entre autres, seront représentés sur place, au côté du Chili, invité d’honneur du salon. Par cette présence chilienne, « Vinexpo Shanghai affirme sa vocation internationale pour le marché chinois », écrit dans un communiqué Vinexpo, une marque fondée en 1981 à l’initiative de la Chambre de commerce et d’industrie de Bordeaux-Gironde, et devenu leader mondial des salons de vins et spiritueux.

Les Val-de-Loire en campagne « accord avec tout »

Après plus deux mois de confinement liés à l’épidémie de coronavirus, les vins du Val de Loire contre-attaquent en lançant cet été et jusqu’en novembre des campagnes de promotion en France et à l’étranger pour un montant d’un million d’euros dans le but de « réveiller l’enthousiasme des consommateurs ».

« On a déjà perdu entre 150 et 200 millions d’euros de chiffres d’affaires en deux mois et si la consommation ne repart pas, on pourra vite enregistrer une perte de l’ordre de 300 millions d’euros », assure le président de l’interprofession des vins du Val de Loire, Jean-Martin Dutour.

Ainsi, 80 % du budget sera consacré à l’Hexagone, avec notamment 21 000 spots de publicité radio et 1 400 panneaux d’affichage en Ile-de-France et le Grand Ouest. Le slogan retenu: « Nos vins s’accordent avec tout, et surtout avec vous ». A l’étranger, InterLoire visera particulièrement le Royaume-Uni et l’Allemagne.

Bordeaux : enchères en vins pour dire « merci »

Une vente aux enchères de vins du Bordelais au profit du personnel soignant du CHU de Bordeaux et du Centre hospitalier de Libourne (Gironde) a permis de collecter 69.500 euros, remis début juillet aux représentants de ces hôpitaux.

La vente caritative, qui s’est déroulée en ligne du 15 au 21 juin, était constituée de plus de 600 lots de vins et expériences oenotouristiques, allant de 5 à 4 000 euros.

Selon un communiqué du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux, ces fonds sont notamment destinés à « l’acquisition de matériel pour optimiser le travail des Agents des services hospitaliers (ASH), qui assurent les activités de bio nettoyage et de gestion des déchets et ont joué un rôle central durant la crise du Covid-19, travaillant à briser la chaîne de contamination ».

Guide des plantes contre les maux de la vigne

Prêle des champs en décoction, sauge en infusion, ortie ou aïl cultivé en macération… que ce soit pour stimuler la croissance, renforcer les défenses immunitaires de la vigne, ou prévenir les attaques de mildiou, d’oïdium ou les insectes, les extraits de plantes recèlent un arsenal de vertus pour aider la vigne, en utilisant moins de cuivre.

Ce savoir ancestral, souvent oublié, fait depuis huit ans l’objet d’expérimentations de la part de la Chambre d’agriculture des Pays de la Loire, qui viennent d’être compilées dans une synthèse de 47 pages, « Les extraits végétaux en viticulture : utilisations et effets face aux maladies et ravageurs de la vigne ».

Le guide, très pratique et pédagogique – depuis la récolte des plantes à la préparation, étape par étape, des décoctions ou macération, et le mode d’application – « synthétise tout ce qu’il est aujourd’hui permis de réaliser en matière d’extraits végétaux naturels dans le cadre règlementaire très contraint des lois phytosanitaires », explique Vincent Houben, chef du Pôle agriculture biologique à la Chambre d’agriculture.