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Végétariens, flexitariens...

L’attachement des Français à la viande reste fort


TNC le 26/05/2021 à 14:00
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Entre végétariens, flexitariens, végans, le rapport des Français à la viande évolue de façon complexe. Pour y voir plus clair, FranceAgriMer a mené, avec l’Ifop, une enquête auprès de 15 000 personnes pour évaluer l’ampleur et l’impact potentiel de ce phénomène sur les filières agricoles. Si la réduction de la consommation de viande est une tendance nette, la part des régimes sans viande reste marginale, autour de 2 %.

Si les idées végétariennes et véganes gagnent en visibilité depuis quelques années, ces tendances sont moins marquées dans les régimes alimentaires des Français. D’après une enquête réalisée par l’Ifop par FranceAgriMer auprès de 15 000 Français, et dévoilée le 20 mai, seuls 2,2 % des Français se déclarent appartenir à un régime sans viande. 74 % se positionnent en tant qu’omnivores, tandis que 24 % se disent flexitariens.

Pour autant, la réduction de la consommation de viande semble désormais une tendance de fond. 68 % des répondants considèrent que l’on consomme trop de viande en France, 60 % estiment que le poisson est plus sain que la viande et 56 %, que la production de viande a un impact négatif sur l’environnement. Néanmoins, 89 % des Français disent aimer la viande, et 79 % pensent qu’en manger est nécessaire pour être en bonne santé. Par ailleurs, 90 % considèrent que manger de la viande est compatible avec le respect du bien-être animal.

Des motivations différentes en fonction des régimes

Pour les végétariens, les végans et les pescetariens (personnes qui ne consomment que des produits végétaux et du poisson), la décision de ne pas consommer de la viande est liée avant tout au bien-être animal. Cette raison reste valable pour les flexitariens, mais ces derniers se soucient avant tout de leur santé (50 %). L’impact environnemental est également une raison de non consommation de viande, évoquée par l’ensemble des catégories.

Des freins au changement de régime

Des difficultés à suivre le régime alimentaire sont relatées par les trois quarts des végétariens, pescetariens et végans, notamment en ce qui concerne l’accès à l’offre (manger au restaurant, trouver des produits végétariens à leur convenance dans le commerce…) et les relations sociales (repas partagés, critiques de l’entourage…). Ceux qui réduisent leur consommation de viande rencontrent également des difficultés, davantage liées au sentiment de privation, et au manque d’idées et de connaissance pour remplacer les protéines animales.

Le changement de régime n’est pas envisagé pour 85 % des répondants, néanmoins ceux qui ont déjà limité la viande sont plus nombreux à vouloir adopter un régime plus restrictif : c’est le cas de 18 % des flexitariens, de 19 % des omnivores limitant leur consommation de viande, et de 25 % des personnes qui ont déjà un régime sans viande.

Enfin, l’attachement à la viande reste l’une des principales raisons de ne pas adopter un régime végétarien ou végan : 61 % des omnivores, 47 % de ceux qui limitent leur consommation de viande et 40 % des flexitariens déclarés justifient leur non-végétarisme par le fait qu’ils aiment trop la viande pour s’en passer. L’opposition philosophique est également présente, puisque 36 % des omnivores ne sont pas végétariens « parce qu’ils ne partagent pas leurs convictions », tout comme 34 % des flexitariens non étiquetés et 24 % des flexitariens.

La diversité de profils et de parcours rend cependant difficiles les projections à l’avenir, notamment pour la cible « jeune », indique FranceAgriMer, qui précise qu’un suivi de ces évolutions dans la durée sera nécessaire pour évaluer précisément l’impact de cette tendance sur les filières.