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Produits alimentaires

Lancement d’un « éco-score » pour évaluer l’impact environnemental


AFP le 07/01/2021 à 12:13
Asian woman wearing face mask and rubber glove push shopping cart in supermarket department store. Girl choosing, looking grocery things to buy at shelf during coronavirus crisis or covid19 outbreak.

(©Getty Images)

Des acteurs de l'alimentation, parmi lesquels Yuka, Marmiton ou Open Food Facts, ont annoncé jeudi le lancement d'un « éco-score » indépendant, un indicateur devant mieux informer et « sensibiliser » les consommateurs sur l'impact environnemental des produits alimentaires.

Ce projet de notation sur le modèle du « nutri-score », allant de A à E, est l’objet de deux ans de travail d’un collectif rassemblant des applications de consommateurs comme Yuka, Open Food Facts ou Etiquettable, du site d’épicerie bio en ligne La Fourche qui revendique 27 000 foyers adhérents en France, Belgique et Luxembourg, des sites web de livraison de plats FoodChéri ou de recettes de cuisine Marmiton. Il est « indépendant » du « dispositif d’affichage environnemental » prévu par la loi de lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire, ainsi que des expérimentations prévues par cette loi, ont précisé les différents acteurs jeudi, même si François Martin, de Yuka, a reconnu jeudi qu’il était possible de les « faire converger ».

Concrètement, cet « éco-score » indépendant prendra en compte l’analyse du cycle de vie du produit, la production, le transport, la fabrication des emballages, a expliqué jeudi Shafik Asal, cofondateur de ECO2 Initiative et Etiquettable, lors d’une visioconférence. Il se base sur les données d’Agribalyse, produites par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). Cela donne lieu à un score sur 100, ensuite pondéré par des « critères qualitatifs supplémentaires » via un système de tenant compte de la recyclabilité des emballages, des labels, du pays de provenance, de la saisonnalité… Ainsi un riz produit en Inde serait mieux noté en étant bio, et encore mieux s’il est cultivé en France.

En décembre, des associations écologistes et de consommateurs avaient estimé que ces données risquaient de « favoriser » l’agriculture intensive, l’analyse du cycle de vie « favorisant les cycles de production les plus courts, donc les plus industriels ». L’interprofession de la viande Interbev avait de son côté pointé les « incohérences de systèmes d’évaluation environnementale incomplets ». Les défenseurs du projet, « totalement conscients des limites de l’analyse du cycle de vie » dixit Shafik Asal, ont souligné jeudi que les bonus-malus permettent de valoriser les produits labellisés ou produits localement.

« Un boeuf à l’herbe français aura un meilleur score qu’un boeuf brésilien n’étant pas en prairie ». Dans un communiqué jeudi, Interbev a réagi en dénonçant une « opération publicitaire » qui n’a reçu « aucune validation dans le cadre de l’expérimentation nationale en cours » et pourrait « desservir l’ambition initiale de l’affichage environnemental ». Dans l’immédiat, cet affichage environnemental – qui fait écho à l’une des préconisations de la Convention citoyenne pour le climat – sera disponible sur les applications des partenaires du collectif. Sur Open Food Facts, 240 000 produits disposeront ainsi de cet affichage, selon le collectif.