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Pour soutenir l'agriculture bio

L’Agence Bio finance silos et chaînes d’emballage


AFP le 07/12/2023 à 12:01

Construire un silo de céréales, une chaîne d'emballage ou un atelier de pâtes dédiés aux denrées bio est essentiel pour développer la filière, et la soutenir en ces temps de crise, affirme jeudi l'Agence Bio, qui s'attelle à cette mission via le Fonds avenir bio.

Créer une solution de stockage pour des grains bio par exemple a un « effet d’entraînement sur les conversions (des agriculteurs au bio) par le bouche à oreille », a expliqué la directrice de l’organisme public Laure Verdeau lors d’une présentation à la presse en amont de conférences marquant jeudi les 15 ans du fonds.

L’objectif fixé par le gouvernement est d’atteindre une part de 18 % de surfaces agricoles bio en 2027.

Mis en place en 2008 après le Grenelle de l’environnement, le Fonds avenir bio a subventionné 300 projets pour un total de 95 millions d’euros, dans le but de structurer tous les maillons de la chaîne, des agriculteurs jusqu’aux consommateurs.

Son budget est passé de 3 millions au début à 13 millions cette année et montera à 18 millions en 2024. En moyenne la subvention accordée est de 380 000 euros.

Obtenir l’aide du Fonds avenir bio « apporte de la crédibilité » pour les levées de fonds auprès des banques, a souligné l’entrepreneur Frédéric Bonomo, qui en a profité pour lancer Fraulis, qui produit des pâtes, ravioles et sauces bio en Ile-de-France sous les marques CQFD et PAFF.

Pour se fournir en blé dur, il s’est associé aux Moulins Bourgeois, eux-mêmes bénéficiaires du fonds en 2020 pour la création d’un nouveau moulin dédié au bio, ainsi qu’à deux coopératives se fournissant auprès de 17 agriculteurs bio. Ce projet a permis d’aider à la création d’une filière de blé dur bio en Ile-de-France.

Alors que secteur traverse des turbulences – les ventes de bio ont reculé de près de 5 % en 2022 -, le fonds tend actuellement à financer des projets « qui visent à consolider la filière » et sont moins ambitieux sur l’extension des surfaces bio, a souligné Laure Verdeau.

« La consommation reprend des couleurs », notamment dans les magasins spécialisés, a noté la responsable. Pour l’instant, « il n’y pas de boom de déconversion » dans les statistiques, c’est-à-dire d’agriculteurs abandonnant la bio, « mais les retours terrain sont inquiétants », a-t-elle ajouté.