La rentabilité : premier frein à la diversification de l’assolement


TNC le 09/05/2025 à 10:56
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Parfois, la mise en commun de l'assolement avec des voisins permet aussi de diversifier sans être bloqué par la surface. (© Adobe Stock/Tof - Photographie)

Sur quels critères décidez-vous votre assolement ? Envisagez-vous de le diversifier ? Il pourrait y avoir des opportunités à saisir avec le changement climatique. Mais pour la plupart des éleveurs, le premier frein au changement, c'est la rentabilité.

Une bonne complémentarité entre élevage et culture, ça passe par le choix des cultures. Le but de tout éleveur est de sécuriser son bilan fourrager. Difficile donc pour certains de diversifier l’assolement, surtout lorsqu’on est juste en surface. Mais pour ceux qui le peuvent, c’est un bon moyen d’améliorer la résilience de son système face aux aléas climatiques. Il y a aussi parfois des primes à aller chercher du côté de la Pac…

Dans un récent sondage paru sur Web-agri, les éleveurs répondaient à cette question : « Quel frein principal voyez-vous à la diversification de votre assolement ? » Pour la quasi majorité (42 %) c’est la rentabilité.

Malgré ces freins, il est tout de même possible d’améliorer l’autonomie (et l’économie) de l’exploitation en changeant de cultures. Exemple au Gaec Bordet dans l’Indre qui témoignait dans une fiche Autosysel (dans le cadre du réseau Inosys) :

Avec 68 vêlages de race charolaise, sur 186 ha de SAU, les éleveurs ont pu modifier leurs pratiques :
– intégration de 8 ha de pois (moitié pois d’hiver, moitié pois de printemps pour limiter les risques) qui sont aplatis pour les animaux
– diversification des têtes de rotation (pois, luzerne, ray-grass hybride, trèfle violet, prairies temporaires)
– implantation de ray-grass/trèfle entre deux luzernes
– implantation d’un mélange luzerne/dactyle

Résultats : entre 75 et 80 % du concentré produit sur l’exploitation, des stocks fourragers diversifiés et suffisants, des interventions limitées et un cycle blé/orge/colza cassé.