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En Ukraine selon l'USDA

La production de maïs va chuter de plus de 50 %, celle de blé de plus de 30 %


AFP le 13/05/2022 à 11:21
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La production de blé en Ukraine va baisser de plus d'un tiers cette campagne. (©AdobeStock)

La production de maïs en Ukraine va diminuer de 53 % durant la campagne en cours, estime le ministère américain de l'agriculture (USDA), qui voit également la quantité de blé produite par le pays en guerre reculer de plus d'un tiers.

À cause de la guerre en Ukraine, les productions de maïs et blé ukrainiennes 2021-2022 vont reculer respectivement de 53 % et de plus d’un tiers, prévoit le ministère américain de l’agriculture (USDA).

Dans le même temps, la production de blé russe devrait augmenter de plus de 6 %. Le pays conforterait ainsi sa place de premier exportateur mondial de la céréale devant l’Union européenne, avec 19 % des volumes échangés contre 16,5 % l’année précédente.

« La tendance nette » de ce rapport mensuel Wasde, « c’est toujours des tensions sur le marché des céréales et notamment du blé », a réagi Gautier Le Molgat, du cabinet Agritel. L’USDA voit ainsi les stocks céréaliers mondiaux atteindre la fin de la campagne qui s’achève (l’année du blé démarre le 1er juin aux États-Unis) en baisse de 3,9 %, et les voit encore se replier de 4,5 % à l’issue de la prochaine saison.

Outre l’Ukraine, le ministère américain de l’agriculture table sur un décélération de la production en Australie et au Maroc, qui ne sera que partiellement compensée par une très forte hausse des volumes au Canada (+ 52 %), qui fait suite à un millésime marqué par la sécheresse, ainsi qu’une amélioration en Russie et aux États-Unis.

« Vision optimiste de la production céréalière mondiale 2022 »

Même si les prévisions actent bien une contraction mondiale, l’USDA conserve « une vision optimiste de la production céréalière mondiale pour la récolte 2022 », selon Gautier Le Molgat.

« Ils sont », par exemple, « partis sur des chiffres hyper élevés en Inde, alors qu’on parle d’une sécheresse record en ce moment », précise-t-il. « C’est très optimiste. » « On peut aussi émettre des doutes », dit-il, sur l’augmentation annoncée par l’USDA de la production de céréales aux États-Unis, où la dernière enquête du ministère, publiée lundi, a rapporté que 39 % des cultures de blé d’hiver étaient en « mauvais » ou « très mauvais » état, soit le double de l’an dernier.

Après la publication, le cours du blé de variété SRW (Soft Red Winter Wheat), la référence à la Bourse de Chicago, a bondi à son plus haut niveau depuis plus de deux mois.

Une très légère baisse en maïs

L’USDA voit aussi la production de maïs à l’international refluer légèrement (- 2,8 %), de même que les stocks mondiaux de fin de période (- 1,3 %), un mouvement notamment lié à la diminution annoncée, aux États-Unis, des surfaces dédiées au profit du soja. Les cours du maïs sont, eux aussi, montés en température jeudi, s’approchant de nouveau du sommet sur presque 10 ans atteint fin avril.

Parmi les trois grandes matières premières agricoles, le soja « est probablement celui dont les chiffres (publiés jeudi) sont les moins favorables » aux cours, a commenté Michael Zuzolo, président de Global Commodity Analytics and Consulting. L’USDA prévoit ainsi une nette remontée de la production (+ 12 %) et des stocks de fin de période (+ 16 %), qui retrouveraient leur niveau de la fin de campagne 2020/21.

« La production et les stocks pourraient même être encore supérieurs », a annoncé l’analyste, « si le temps aux USA et en Europe favorisent les oléagineux plutôt que le maïs ».