La production agricole française chute en volume et en valeur en 2024


TNC le 03/07/2025 à 13:09
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Les conditions climatiques de 2024 ont eu un impact fort sur la production végétale. (© Adobe Stock, @Jorge Alves)

Les mauvaises récoltes liées aux conditions climatiques, qui ont notamment affecté les grandes cultures, associées à une baisse des prix, font chuter la valeur ajoutée de l’agriculture française en 2024 pour la deuxième année consécutive, soulignent les comptes de l’agriculture publiés aujourd’hui.

Après deux années de forte hausse, la production agricole avait légèrement diminué en 2023 (- 0,1 %) mais accuse, en 2024, une nette diminution de 8,8 % en valeur, indique l’Insee. Les derniers chiffres, publiés le 3 juillet, confirment les difficultés rencontrées l’année dernière, en particulier pour la production végétale.

Les volumes de blé tendre en chute de 27,3 %

Les mauvaises conditions climatiques ont notamment eu un impact fort sur la production de vin (- 28,8 % en volume) et sur celle de céréales, qui diminue de 16,8 %. La production de blé tendre chute de 27,3 %, victime en parallèle d’une baisse des surfaces cultivées (- 11,6 % par rapport à 2023), souligne l’Insee. La production d’oléagineux accuse elle aussi une diminution notable, de – 15,1 %.

La production de pommes de terre connaît, de son côté, une augmentation de 8,8 %, « grâce notamment à l’augmentation des surfaces cultivées pour les variétés de conservation et de demi-saison (+ 11,3 %) pour répondre à une demande croissante suite à l’implantation de nouvelles usines de transformation dans les Hauts-de-France », note l’organisme de statistiques. C’est, d’ailleurs, l’une des rares productions à connaître une nette hausse des prix (+ 15,7 %).

Une baisse généralisée des prix

Ainsi, la chute des prix des produits végétaux atteint – 6,3 %. Après une forte baisse en 2023 (- 29,8 %), le prix des oléagineux se redresse de + 8,5 % en raison du manque d’offre, en revanche le déclin du prix des céréales se poursuit : à la diminution de – 25,8 % en 2023 s’ajoute, en 2024, une nouvelle baisse de – 11,5 %, compte tenu des disponibilités toujours importantes au niveau mondial.

La diminution des prix est également générale pour la production animale (- 1,7 %) qui, elle, se redresse légèrement en volume (+ 0,7 %), à l’exception de la production de gros bovins (- 3,0 %), de veaux (- 2,6 %), et d’ovins-caprins touchés par la FCO (- 4,7 %). Cette situation conduit, pour la filière bovine, à une hausse des prix liée aux effets de la décapitalisation.

La baisse des prix touche également les consommations intermédiaires : – 9,3 % pour les aliments pour animaux achetés en dehors de la branche agricole, – 22,3 % pour les aliments intraconsommés (fourrages), – 2,7 % pour l’énergie, et surtout, – 30,9 % pour les engrais dont le prix avait flambé en 2022 (+ 82,1 %) et poursuivi sa progression en 2023 (+ 22,0 %). En conséquence, le volume de consommations intermédiaire repart à la hausse (+ 3,3 %, et + 11,0 % pour les engrais).

Nouveau recul de la valeur ajoutée

La valeur ajoutée brute de la branche agricole diminuerait ainsi de 15,0 % en 2024, après une diminution de 8,1 % en 2023.

En prenant en compte les subventions d’exploitations (qui augmentent de 300 M€ en 2023, principalement en raison des aides accordées suite aux intempéries), et les impôts à la production, la valeur ajoutée brute au coût des facteurs diminuerait de 11,7 %, indique l’Insee. Une diminution qui, par actif, serait de – 11,2 %, après une diminution de – 5,4 % en 2023.