La préfecture ferme des hébergements collectifs de vendangeurs jugés insalubres
AFP le 20/09/2023 à 10:20
La préfecture de la Marne a ordonné la fermeture d'hébergements collectifs de vendangeurs à Nesle-le-Repons (Marne) occupés par des salariés étrangers qui vivaient dans des conditions jugées « insalubres » et « indignes », selon l'arrêté consulté mardi par l'AFP, confirmant une information de France Bleu.
La préfecture s’appuie sur un rapport réalisé par l’inspection du travail après un contrôle effectué le 14 septembre soulignant la présence « d’au moins 60 couchages ». Puis liste : les « literies de fortune », « l’état de vétusté », le « délabrement », l’« insalubrité », l’« absence de nettoyage », « l’état répugnant des toilettes, sanitaires et lieux communs ». Elle note également l’existence « d’un risque électrique ».
Ces logements présentent pour la préfecture « un risque pour la sécurité de leurs occupants », tant qu’il n’aura pas été remédié « aux désordres sanitaires » et à l’état « d’insalubrité et d’indignité des logements ».
Ces hébergements sont occupés « par les salariés étrangers, provenant dans leur grande majorité d’Afrique de l’Ouest (Guinée, Mali, Mauritanie et Sénégal) », note la préfecture, et sont employés par une entreprise ayant pour activité « notamment l’activité de prestation viticole ».
La préfecture a aussi enjoint à la propriétaire, également employeur des travailleurs, de prendre à sa charge le relogement des salariés présents sur les sites concernés.
José Blanco, secrétaire général de l’intersyndicat CGT du Champagne a fustigé auprès de l’AFP « l’omerta » qui règne « dans le monde du Champagne ». Les « gens sont exploités » mais « tout le monde ferme les yeux parce que c’est le raisin le plus cher du monde », a-t-il regretté. « Sur l’étiquette, dans la composition du champagne, il va falloir mettre le pourcentage de misère humaine », a-t-il raillé.