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Budget de l'UE

La Pac « priorité absolue » pour Paris


AFP le 19/02/2020 à 16:48
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Le sommet européen sur le prochain budget pluriannuel de l'UE doit débuter jeudi après-midi. (©Pixabay)

Emmanuel Macron mettra « tout en haut » de ses priorités la défense de la Politique agricole commune (Pac) au cours du sommet européen de jeudi sur le prochain budget pluriannuel de l'UE, a indiqué mercredi l'Elysée.

La Pac « est une priorité essentielle, absolue », a affirmé la présidence française à la veille d’un sommet qui s’annonce difficile à Bruxelles. « Nous avons placé tout en haut de nos priorités » le fait « d’avoir une revalorisation nécessaire » de la Pac dans le prochain budget 2021-2027. Pour l’heure, « le compte n’y est pas » alors que, dans le projet préparé par le président du Conseil européen Charles Michel, le budget de la Pac est « en baisse » par rapport à celui de la période qui se termine en 2020.

Face aux critiques de certains pays, Charles Michel a récemment un peu renforcé les budgets pour la Pac et la politique de cohésion, mais ces deux domaines accusent toujours une baisse globale de 80 milliards d’euros.

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Cette réduction est souhaitée par quatre pays – surnommés « le groupe des frugaux » (Danemark, Pays-Bas, Autriche, Suède) – qui réclament de nouvelles priorités pour limiter les contributions nationales au budget à 1 % du revenu national brut européen. La France « est loin d’être toute seule car une vingtaine de pays ont exprimé leur attachement à la Pac », assure l’Elysée. Le dossier de la Pac est politiquement sensible pour Emmanuel Macron, qui doit inaugurer samedi le Salon de l’agriculture à Paris, dans un contexte de crise identitaire du monde paysan.

Selon Paris, les 27 enverraient « un bon signal collectif » en concluant un accord même si le sommet, qui doit débuter jeudi après-midi, devait se prolonger vendredi, voire ce week-end. « Nous sommes prêts au compromis. Chacun devra faire un effort », souligne l’Elysée, selon lequel « il ne peut pas y avoir un accord global sans un accord entre la France et l’Allemagne ». Emmanuel Macron devait s’entretenir avec Angela Merkel avant le sommet.

L’un des sujets de divergence entre Paris et Berlin est le souhait de la France de réformer le système de financement de l’UE, qui « est archaïque, injuste et illisible ». Elle demande en particulier de « mettre fin aux rabais » qui permettent à cinq pays, comme l’Allemagne, de réduire leurs contributions nationales au budget. La France est le premier contributeur à ces rabais, avec un coût de deux milliards d’euros par an dans le cadre actuel.

Emmanuel Macron défendra par ailleurs la création de nouvelles ressources au budget de l’UE, comme celles envisagées par Bruxelles sur le plastique ou les droits carbone. Avec une éventuelle taxe sur le numérique, elles « peuvent représenter plusieurs milliards d’euros par an et donc financer une bonne partie du trou laissé par le Brexit », évalué à une dizaine de milliards d’euros par an, selon l’Elysée.

Dans une lettre à Emmanuel Macron, les associations d’élus rassemblées dans Territoires unis (AMF, ADF, Régions de France) et le président de la commission de la politique régionale du Parlement européen, Younous Omarjee, alertent le chef de l’État sur « les conséquences désastreuses » pour les territoires des baisses de la Pac.

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