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Commerce international

La France souhaite une « exception alimentaire et agricole »


AFP le 24/01/2020 à 09:32

La France souhaite que l'Europe impose une « exception alimentaire et agricole » dans le commerce mondial pour les futurs traités de libre-échange, afin de sortir ces secteurs des guerres commerciales, a affirmé jeudi le ministre français de l'agriculture, Didier Guillaume.

« Le président de la République (Emmanuel Macron) a parlé d’exception alimentaire française la semaine dernière », le 17 janvier, lors de la remise des prix d’excellence du concours général agricole au ministère de l’agriculture, a rapporté Didier Guillaume à l’occasion de ses vœux à la presse à Paris.

« Il y a un conflit Boeing-Airbus (entre les États-Unis et l’Union européenne, NDLR), et on (les États-Unis) taxe le vin, l’huile et le fromage, c’est scandaleux », a lancé le ministre, estimant que l’Europe doit « travailler sur une exception alimentaire et agricole ».

L’alimentation « ne peut pas être échangée dans le commerce mondial comme une simple marchandise », a-t-il souligné. « Échanger de l’alimentation contre des voitures et des avions, ça n’a aucun sens », a martelé Didier Guillaume, souhaitant trouver « les moyens de sortir les produits agricoles et alimentaires des accords commerciaux et internationaux ».

« Est-ce que ce sera la même chose que l’exception culturelle européenne, on n’en sait rien », a ajouté Didier Guillaume. Le Ceta (accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada) est déjà entré en application, même s’il n’est pas encore ratifié, a-t-il rappelé. Quant à l’accord UE-Mercosur (Argentine-Brésil-Uruguay-Paraguay), il « ne sera pas signé », a réaffirmé le ministre.

La France a obtenu cette semaine un répit de Washington, alors que les États-Unis menaçaient d’imposer une nouvelle salve de taxes douanières punitives contre des produits agricoles et viticoles, si Paris appliquait unilatéralement une taxe sur les géants du numérique. Mais une grande partie de la viticulture française subit depuis le 18 octobre une taxe douanière américaine de 25 % dans le cadre du conflit commercial Airbus-Boeing.