Étiquetage du champagne en Russie

La France « plutôt optimiste » sur une issue favorable


AFP le 18/11/2021 à 11:22

Le ministre français délégué au Commerce extérieur, Franck Riester, s'est dit « plutôt optimiste » mercredi sur la possibilité que la France et la Russie trouvent une issue favorable sur le différend les opposant sur l'étiquetage des bouteilles de champagne.

« Nous continuons à discuter avec les autorités russes au niveau européen et au niveau français car nous pensons pouvoir les convaincre qu’elles ont intérêt à faire partie de la lutte pour la protection de l’appellation d’origine », a déclaré M. Riester à des journalistes à Washington. Paris avait obtenu fin octobre de la Russie un moratoire de deux mois, jusqu’au 31 décembre, sur la mise en œuvre de la récente loi russe empêchant le champagne d’utiliser son propre nom en alphabet cyrillique. Cette loi obligerait les distributeurs à troquer le titre prestigieux de « champagne » contre celui de « vin pétillant » sur la contre-étiquette des bouteilles écrite en cyrillique, réservant la dénomination « Champanskoïe » aux producteurs russes de vins pétillants.

Le ministre français a relevé que certains investisseurs russes portaient également de l’intérêt au champagne. « Je pense qu’ils pourraient être de bons messagers avec l’administration russe », a-t-il observé. « Globalement, la Russie pourrait partager avec nous l’importance des appellations d’origine. Et donc je suis assez optimiste pour l’avenir », a-t-il conclu. Le ministre a rappelé l’importance du champagne pour la France. Ce breuvage est non seulement un symbole de l’hexagone mais encore une composante importante du commerce extérieur, a-t-il fait valoir. Il est important que l’appellation reste visible sur les bouteilles pour que les clients des cavistes et des restaurants continuent de le consommer.

Cette disposition de loi russe avait suscité cet été une forte indignation des producteurs et distributeurs de champagne, soucieux de protéger leur appellation d’origine protégée, ainsi que les vives protestations de plusieurs ministres français. Le Comité interprofessionnel du vin de Champagne (CIVC), qui avait conseillé début juillet aux producteurs de suspendre temporairement leurs exportations vers la Russie, en réaction à cette nouvelle disposition de la loi, s’était prononcé le 11 septembre pour la reprise des expéditions vers la Russie à partir du 15 septembre, dans un geste d’apaisement. La Russie est, avec les États-Unis ou Haïti, un des États à ne pas reconnaître l’appellation d’origine contrôlée (AOC) « champagne » malgré une vingtaine d’années de discussions.