La FNSEA « se mobilisera cet automne », plusieurs sujets de mécontentement
AFP le 02/09/2025 à 16:30
Le président de la FNSEA Arnaud Rousseau a prévenu mardi que son syndicat ne prendrait pas part aux mouvements de blocage de la semaine prochaine mais se mobiliserait « cet automne » sur des sujets « très concrets » concernant les « moyens de production des agriculteurs ».
Soucieux de ne pas voir de « récupération politique » de ses messages, le premier syndicat agricole prévoit de se mobiliser « plutôt à la fin de l’automne », après les vendanges et travaux des champs qui occupent actuellement les agriculteurs, a déclaré Arnaud Rousseau lors d’une conférence de presse à Paris.
Précisant qu’il est « trop tôt » pour savoir quelle forme prendra cette mobilisation, le patron de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) a indiqué que ce serait « sur des sujets extrêmement concrets » liés aux « moyens de production » : l’eau, les engrais, les pesticides, la simplification administrative, etc.
« On se mobilisera cet automne », a-t-il assuré. « Il en va de l’avenir de notre assiette, des territoires et de l’emploi. » Après la promulgation de la loi Duplomb, qui a « levé des contraintes » pour les exploitants, le syndicat demande désormais la sortie des décrets d’application, par exemple sur le stockage de l’eau ou concernant les bâtiments d’élevage.
« Il en va de l’avenir de notre assiette, des territoires et de l’emploi », a-t-il assuré. Après la promulgation de la loi Duplomb, qui a « levé des contraintes » pour les exploitants, le syndicat demande désormais la sortie rapide des décrets d’application, par exemple sur le stockage de l’eau ou les bâtiments d’élevage.
Sur la réintroduction du pesticide acétamipride, retoquée par le Conseil constitutionnel « faute d’encadrement suffisant », il réclame un nouveau projet de loi, avec un article unique, rétablissant la mesure en ciblant plus précisément les filières concernées et en respectant l’avis des Sages.
Fermes « pas délocalisables »
« Le sujet c’est le symbole et c’est comme ça que ça a été ressenti par les agriculteurs : est-ce que oui ou non dans ce pays, je peux disposer de moyens de production ? », a expliqué Arnaud Rousseau.
« Le combat n’est pas terminé. Nous n’accepterons jamais que des produits puissent être utilisés par d’autres États européens dans un espace unique et qu’ils soient interdits en France », a-t-il prévenu, évoquant le « questionnement légitime de la société » mais aussi les progrès constants du secteur pour réduire les intrants.
Parmi les sujets les plus urticants, figure le projet d’accord de libre-échange avec des pays latino-américains du Mercosur, la Commission européenne s’apprêtant à lancer le processus d’examen de ce texte qui faciliterait l’importation de viande, sucre ou soja sud-américains.
« On en appelle au président de la République, parce que c’est toute sa responsabilité de faire en sorte que la production agricole européenne, et singulièrement française, ne soit pas la variable d’ajustement de cet accord », a dit Arnaud Rousseau.
La FNSEA réclame aussi au président français un discours sur sa vision de l’agriculture, notamment à l’international, sur la politique agricole commune (PAC), l’importation dans l’UE de produits ukrainiens ne répondant pas aux mêmes normes ou encore les droits de douane imposés par Donald Trump.
« On ne peut pas attendre la prochaine présidentielle pour avoir des réponses », a martelé Arnaud Rousseau, soulignant que « l’assiette des Français aujourd’hui est de plus en plus remplie de produits importés bien souvent moins-disants sur le plan environnemental que ce que nous produisons ».
« Nos fermes ne sont pas délocalisables » et « il n’y a pas d’agriculture sans rentabilité », a-t-il dit, ajoutant : « la rentabilité, ce n’est pas le grand capital, les fonds de pension », mais « un compte de résultat positif en fin d’année qui permet à n’importe quel agriculteur ou agricultrice de pouvoir vivre de son métier ».