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Négociations commerciales

La FNPL veut sécuriser davantage la matière première agricole dans Egalim


TNC le 27/02/2024 à 15:30
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Thierry Roquefeuil, président de la FNPL, revient sur les sujets d'actualité pour la filière laitière, le 27 février, au Salon de l'agriculture. (© TNC)

Après les annonces du gouvernement en amont et au salon de l’agriculture, la Fédération nationale des producteurs de lait revient sur les sujets d’actualité de la filière, entre prix planchers, respect de la matière première agricole dans Egalim, ou encore les enjeux au niveau européen.

Si la loi Egalim et les efforts des producteurs de lait pour obtenir un prix juste commençaient à payer ces dernières années, l’inflation et l’injonction à maintenir le pouvoir d’achat des Français mettent en péril cet équilibre. « Alors qu’on avait un prix des briques de lait entre 95 centimes et 1,05 euro, aujourd’hui on retrouve du lait à 75 centimes en marque de distributeur », dénonce Ghislain de Viron, vice-président de la FNPL, au salon de l’agriculture le 27 février. « C’est sûr qu’il n’y aura pas de quoi rémunérer le producteur à un juste niveau », ajoute-t-il.

Il faut que les pouvoirs publics comprennent que « quand on veut baisser le prix au consommateur, c’est le prix au producteur qui baisse », rappelle ainsi Thierry Roquefeuil. Dans ce contexte, demander une baisse des prix et en même temps, parler de mettre en place un prix plancher, c’est courir le risque que ce prix soit uniquement un prix de survie, et un prix plafond, redoute le président de la FNPL.

Si prix plancher il y a, ce doit être un prix qui prenne en compte le revenu nécessaire aux producteurs pour vivre correctement mais aussi pour investir, estime le syndicat. « Aujourd’hui, neuf installations sur dix se font avec robot de traite : il faut un indicateur de coût de production au plus près de celui des jeunes qui s’installent », rappelle Thierry Roquefeuil.

« Il faut aussi donner envie aux jeunes de s’installer, et un prix plancher, ça ne fait rêver personne », ajoute Yohann Barbe, secrétaire général du syndicat.

Sécuriser davantage la matière première agricole dans Egalim

La FNPL prône plutôt, dans le cadre d’une amélioration de la loi Egalim promise par le Gouvernement, une meilleure prise en compte de la matière première agricole dans les négociations commerciales. « On veut l’impossibilité de commencer les négociations entre industriels et transformateurs tant qu’un accord n’est pas trouvé entre les organisations de producteurs et leurs transformateurs », explique Ghislain de Viron, une mesure qu’il faudrait coupler à une date butoir pour les négociations entre producteurs et transformateurs.

En parallèle, il est nécessaire aussi de responsabiliser l’aval, grande distribution mais aussi restauration hors domicile, pour un engagement à respecter la non négociabilité de cette matière première agricole, sans pour autant s’affranchir de ces questions en privilégiant les importations.

Plan souveraineté de l’élevage

Outre le travail complémentaire sur la loi Egalim, le gouvernement a annoncé, puis présenté le 25 février au salon de l’agriculture, un « plan gouvernemental de reconquête de la souveraineté de l’élevage ». Ce dernier satisfait la FNPL sur deux points, à savoir l’aspect gouvernemental qui évitera les distorsions entre les différents ministères, et l’aide de 150 M€ pour la défiscalisation. Cette mesure, annoncée au Sommet de l’élevage, avait fait l’objet d’une mise en place uniquement fiscale dans la loi de finances, au grand dam des éleveurs. Elle est désormais complétée par le volet social.

Des propositions au niveau européen

Par ailleurs, les problématiques françaises ne doivent pas faire perdre de vue les élections européennes à venir. La FNPL a listé les sujets d’attention pour les éleveurs laitiers, notamment sur le bien-être animal, la dernière proposition de la Commission européenne visant à interdire le transport des veaux de moins de cinq semaines.

Les éleveurs formulent également des propositions pour la prochaine Pac, à travers une revalorisation de l’herbe, et une meilleure prise en compte des actifs, explique Ludovic Blin, administrateur de la FNPL.

« Il faut que les Français se mobilisent pour les élections européennes, insiste de son côté Thierry Roquefeuil, rappelant l’importance d’avoir des députés sensibilisés aux questions agricoles, et capables de peser comme dans le cadre de la directive IED dont les bovins ont finalement été exclus.