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Élections européennes

La FNB refuse « de produire moins pour importer plus » de viande bovine


TNC le 23/04/2024 à 17:32
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La FNB propose plusieurs leviers pour redonner un cap à l'élevage bovin en Europe. (© Adobe Stock)

À l’approche des élections européennes, la Fédération nationale bovine a présenté ses propositions pour assurer l’avenir de la filière allaitante en Europe. Refuser les accords de libre-échange sans clauses miroirs, prix rémunérateurs, ou aides directes qui soutiennent suffisamment la production font partie des principales revendications du syndicat.

« Garantir la cohérence des politiques européennes, pour préserver et installer des élevages bovins viande durables, sur des territoires vivants », c’est la vision que va porter la FNB auprès des différents partis en lice aux élections européennes en juin prochain.

Car avec 30 % de baisse du cheptel en 60 ans, un million de vaches en moins au cours des sept dernières années, et un quart de la consommation de viande bovine importée en France, l’élevage allaitant a besoin d’un nouvel horizon. « On a senti une volonté de réduire l’élevage au niveau européen », déplore Patrick Bénézit, président de la FNB, en présentant les propositions de son syndicat le 23 avril. Il évoque notamment une réglementation peu favorable à la production bovine, entre les directives Bien-être animal et IED, mais aussi certaines BCAE.

Changer de cap politique au niveau européen

« On demande une cohérence politique, poursuit Patrick Bénézit, on ne souhaite qu’aucun nouveau quota d’importation de viande bovine ne soit négocié par l’UE tant qu’il n’y a pas de clauses miroirs dans les accords de libre-échange », insiste-t-il. Malgré les promesses politiques, et une initiative sur les antibiotiques, rien n’a concrètement été mis en place sur le sujet, explique la FNB, qui entend bien « refuser strictement de produire moins pour importer plus ».

Le syndicat demande à nouveau l’interdiction de la viande issue de feedlots, et plus globalement, de toute la viande issue de méthodes interdites en France (élevée avec antibiotiques, activateurs de croissances, hormones etc.).

Prix rémunérateurs et soutien de la Pac

Dans la lignée des mobilisations agricoles qui se sont tenues en France, mais aussi dans de nombreux pays d’Europe, la revendication pour un prix juste et rémunérateur reste au premier plan. La souveraineté alimentaire « passe par la rémunération des producteurs », rappelle Cédric Mandin, secrétaire général de la FNB.

Outre une meilleure répartition de la valeur au sein de la filière, le syndicat milite pour l’application du principe d’exception du secteur agricole au droit de la concurrence, prévu dans le traité de l’Union européenne. « Selon les termes de cet article, il revient aux législateurs de fixer les limites de l’application des règles de concurrence à la production et au commerce de produits agricoles, afin de ne pas mettre en péril la réalisation des objectifs de la Pac », rappelle ainsi le document de la FNB.

En parallèle, le syndicat souligne l’importance des aides directes de la Pac, qui devraient compenser le manque à gagner lié aux prix insuffisants, détaille Cédric Mandin. La FNB propose, plus globalement, de mieux reconnaître la durabilité du modèle d’élevage bovin français au sein de la Pac (modèle qui reste familial, alimentation à l’herbe, autonomie fourragère…), à travers des paiements pour services environnementaux. Enfin, la Pac devra également permettre de mieux protéger les éleveurs face au changement climatique.

Reconnaître la durabilité du modèle

Dernier volet des propositions de la FNB : une transition écologique qui reconnaisse les services environnementaux rendus par l’élevage bovin. Cette reconnaissance pourrait passer par les moyens alloués à la préservation du modèle et à l’innovation.

En parallèle, les éleveurs demandent « une évolution des dispositions actuelles de la Loi Santé Animale sur le plan communautaire, afin de disposer d’une réglementation permettant plus de souplesse de gestion selon les maladies et leurs effets, et notamment d’instaurer un principe de maintien des mouvements d’animaux, dès lors qu’ils sont testés ou vaccinés ». Il s’agit de renforcer la résilience du dispositif européen d’encadrement de la santé animale, après plusieurs crises comme la MHE ou la FCO.