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Sanctions américaines

La filière vin française demande des mesures de soutien au gouvernement


AFP le 18/10/2019 à 11:05
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©Pixabay

Les exportateurs d'alcool français ont demandé vendredi au gouvernement des mesures de soutien rapides pour la filière vin, et à la Commission européenne l'ouverture de négociations avec Washington, après l'imposition de droits de douane de 25 % sur les vins français aux USA.

« Nous regrettons qu’à ce jour, l’Union européenne et les Etats-Unis ne soient pas parvenus à un accord qui aurait permis d’éviter cette situation », indique Antoine Leccia, président de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS) dans un communiqué.

« Les États-Unis sont notre premier client et représentent près de 20 % de l’ensemble de nos exportations de vins. Plus de 4 500 entreprises françaises exportatrices de vin sont maintenant directement impactées par des droits de 25 % à l’entrée de leurs produits sur ce marché », ajoute la FEVS.

L’organisation demande au gouvernement de « mettre immédiatement en place les mesures de soutien nécessaires à la filière et ses entreprises ». Ces décisions doivent intervenir rapidement « car nos entreprises font aujourd’hui face à un risque majeur de détérioration de leur situation économique », selon la FEVS. « Nous sommes les victimes collatérales d’un conflit qui n’est pas le nôtre », rappelle Antoine Leccia.

Pour lui, la taxation américaine va conduire « à une hausse supérieure à 30 % des prix pour le consommateur américain ». « Nos concurrents ne subiront pas ce renchérissement de leurs produits. Il y a donc un risque majeur de perte de parts de marché pour les vins français ». Il espère que les autorités françaises et européennes écarteront « toute tentation d’une escalade de sanctions qui pénaliserait l’ensemble des acteurs de la filière, en France comme aux Etats-Unis ». « Sans plus attendre, il leur appartient d’aboutir à une solution négociée avec les Etats-Unis », conclut-il.

Washington a commencé à appliquer vendredi matin, au dédouanement des marchandises, des taxes punitives sur 7,5 milliards de dollars de produits européens au total, des avions aux vins, en passant par des fromages italiens, des olives espagnoles ou des engins de chantier.

Lire aussi : Le monde du vin français demande à l’État et à Bruxelles de réagir vite

De son côté, La France Agricole note vendredi que « bien que le différend porte sur les subventions accordées au secteur aéronautique, l’agriculture européenne est en tête de la liste des domaines visés ». « L’impact sur le commerce agricole est environ du double de celui de tous les autres secteurs, y compris l’aviation. Les taux de surtaxe sont également plus lourds pour les produits agricoles que pour les avions, 25 % contre 10 % », selon la même source.

« Aux Etats-Unis, les incidences négatives de la guerre commerciale américano-chinoise sur les agriculteurs ont été compensées à deux reprises, par des subventions substantielles », ajoute La France Agricole.

« Dans l’UE, le sujet semble passé sous silence, aucune initiative de la part de la Commission ne se fait jour. Les agriculteurs européens n’ont aucunement bénéficié des subventions jugées illégales par l’OMC, mais ce sont eux qui vont perdre le plus », regrette l’hebdomadaire.