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Transition écologique

La Conf’ demande aux parlementaires une hausse des budgets MAEC et bio


TNC le 15/11/2023 à 06:35
ManifConfnov23

La Confédération paysanne a rencontré les parlementaires aux Invalides le 14 novembre pour demander une augmentation du budget alloué aux Maec. (© TNC)

Alors que le gouvernement promeut la transition agroécologique dans un contexte d’accélération du changement climatique, le budget prévu pour soutenir les Mesures agroenvironnementales et climatiques (MAEC) et l’agriculture biologique ne sera pas suffisant face au nombre de demandes des agriculteurs. Une situation inacceptable pour la Confédération paysanne et le réseau Civam, qui ont manifesté à Paris le 14 novembre pour demander une hausse des moyens alloués à la transition dans le cadre du projet de loi de finances pour 2024, examiné par le Sénat le 15 novembre.

Si l’urgence climatique est au cœur des discours, y compris pour le gouvernement, les systèmes agricoles ont besoin de temps et d’accompagnement pour se modifier en profondeur. Les mesures agro-environnementales et climatiques (MAEC), prévues dans le deuxième pilier de la Pac, constituent un instrument idéal en ce sens, en permettant « d’accompagner dans la durée des paysans qui prennent le risque de transformer leur système », estime Laurence Marandola, porte-parole de la Confédération paysanne. Avec des membres du réseau Civam et de la Fnab, le syndicat a manifesté le 14 novembre devant l’Assemblée nationale pour dénoncer le manque de moyens alloués à ces MAEC, face à l’intérêt croissant de ces mesures auprès des agriculteurs.

Le système, qui existe depuis plusieurs années, a par ailleurs fait ses preuves, notamment en Bretagne pour lutter contre les algues vertes ou éviter le retournement des prairies, témoigne Julien Tallec, porte-parole de la Conf’ dans le Finistère.

Un amendement dans le PLF 2024

Alors que des difficultés budgétaires s’étaient déjà fait sentir lors de la précédente programmation, le budget alloué au MAEC dans la nouvelle Pac est resté identique, à savoir 260 M€, un budget qui ne suffira pas à répondre à l’engouement des agriculteurs. Consciente du problème, la Confédération paysanne a alerté le ministre de l’agriculture dès la rentrée, au Space, et mobilisé les parlementaires à ce sujet. Avec succès, puisque l’Assemblée nationale a adopté dans le projet de loi de finances un amendement pour rehausser les budgets dédiés. Cependant, l’utilisation du 49.3 a fait disparaître cet ajout. Le syndicat espère donc que l’examen du texte au Sénat, le 15 novembre, permettra de réintégrer ce point. « On veut 100 M€ supplémentaires pour les MAEC pour 2023, et davantage en 2024 » afin que les nouveaux agriculteurs puissent souscrire à ces mesures, explique Laurence Marandola.

En refusant de mettre les moyens suffisants, « l’Etat fait le choix de ne pas aller vers la transition agroécologique », alors que les agriculteurs sont volontaires pour modifier leurs pratiques, dénonce Franck Lebreton, agriculteur dans les Côtes d’Armor et membre du réseau Civam (Centres d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural).

Selon les calculs avancés par la Confédération paysanne, les demandes atteignent 148,5 M€ en Bretagne, pour un budget de seulement 95,2 M€, et elles représentent 340 M€ en Nouvelle-Aquitaine pour un budget de 115 M€. D’autres régions seront probablement, elles aussi, concernées par un manque de financement, comme le Centre Val de Loire ou Paca.

Rehausser le budget pour l’agriculture biologique

Les agriculteurs attirent également l’attention des élus sur les faibles moyens alloués à l’agriculture biologique dans les écorégimes : au lieu des 110 €/ha promis par le gouvernement, on se dirigerait plutôt vers des montants avoisinant les 90-92 €/ha, expliquent les représentants des syndicats présents. Ils demandent aux parlementaires de rehausser le budget pour permettre aux agriculteurs de toucher les montants prévus, et de l’augmenter pour atteindre 145 €/ha en 2024, dans un contexte difficile pour un secteur confronté à une baisse de la consommation.

Dans la foulée de la mobilisation, les représentants des syndicats avaient rendez-vous avec le directeur de cabinet de Marc Fesneau pour évoquer des pistes de solution.