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Marché du sucre

La Commission « pas favorable » à des aides pour faire face aux difficultés


AFP le 16/07/2019 à 10:35

Le commissaire européen à l'agriculture, Phil Hogan, a déclaré lundi qu'il n'était « pas favorable » dans l'immédiat à des aides temporaires pour soutenir le marché du sucre, en difficulté après la fin des quotas, estimant que celui-ci était encore en train de s'adapter.

« Le secteur doit s’adapter au nouvel environnement du marché du sucre », a lancé Phil Hogan lors d’une conférence de presse à l’issue d’une réunion des ministres de l’agriculture de l’UE à Bruxelles. « Je ne suis pas favorable à un soutien supplémentaire au travers d’aides », a ajouté le commissaire. Le marché du sucre européen est en difficulté depuis la suppression des quotas sucriers à l’automne 2017, les derniers en vigueur dans l’UE. Malgré une restructuration qui a coûté près de 5,5 milliards d’euros dans le cadre de la réforme du secteur sucrier en 2006, la transition est toujours en cours, note un rapport d’experts des États membres, un document qui était sur la table des ministres lundi. « Nous nous félicitons que la majorité de ce groupe partage l’évaluation de la Commission », a souligné Phil Hogan.

Selon ce rapport, le marché du sucre est plombé par une « surproduction substantielle », la production de sucre de l’UE ayant progressé de 25 % la première année qui a suivi la fin des quotas. Les prix du sucre sont restés bas malgré une production plus faible en 2018/2019. « Nous constatons que le marché est en train de se relancer après une longue période durant laquelle les prix étaient assez faibles », a expliqué Phil Hogan, reconnaissant tout de même que cela ne se traduisait pas encore par une hausse des prix pour les planteurs. Mais « nous pensons que les prix vont s’améliorer », a-t-il assuré.

Parmi les défis auxquels est confronté le marché du sucre se pose également la question de l’interdiction des néonicotinoïdes, des insecticides considérés comme dangereux pour les abeilles et utilisés dans la culture de la betterave sucrière. Le rapport d’experts souligne les « points de vue opposés » sur l’utilisation d’autorisations en urgence des néonicotinoïdes. Certains États membres ont adopté ces mesures « par manque d’alternatives », mais d’autres déplorent que cela puisse avoir un effet potentiellement perturbateur sur le marché européen du sucre.