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Élevage

L214 demande à Macron un « plan de sortie de l’élevage intensif »


AFP le 15/01/2021 à 10:05
Chicken farm. Egg-laying chicken in battery cages. Commercial hens poultry farming. Layer hens livestock farm. Intensive poultry farming in close systems. Egg production. Chicken feed for laying hens.

(©Getty Images)

Un an après les premiers morts du Covid-19 en Chine, l'association animaliste L214 appelle vendredi le président Macron à élaborer « un plan de sortie de l'élevage intensif », mis en cause comme facteur d'apparition de maladies potentiellement dévastatrices.

« Prévenir une prochaine épidémie implique inévitablement de repenser l’action publique en élaborant un plan de sortie de l’élevage intensif », soutient dans une lettre ouverte l’organisation, également à l’initiative d’une pétition en ligne.

« Une telle initiative viserait à suspendre immédiatement la construction ou l’extension des élevages intensifs et industriels qui confinent les animaux dans des bâtiments fermés, dans des cages, les forçant à vivre dans des conditions de promiscuité extrêmes », poursuit l’association, qui publie régulièrement des vidéos pour dénoncer les conditions d’élevage et d’abattage des animaux.

Ce plan « impliquerait la réduction de la consommation des produits carnés », ajoute L214, qui prône notamment « une végétalisation d’ampleur de l’alimentation en restauration collective publique ou privée ».

« Réduire la production (animale) amènerait l’autonomie protéique – notamment la fin des importations de soja – que la France ne peut atteindre aujourd’hui au vu du nombre très élevé d’animaux qu’elle élève et abat », défend l’organisation.

Elle reproche à l’exécutif français d’avoir « écarté » la réflexion « autour des causes » de la pandémie de Covid-19.

« Les conditions d’élevage et la déforestation, elle-même fortement liée à la production de viande, (…) sont aujourd’hui deux causes parfaitement identifiées » de zoonoses, des maladies issues de pathogènes animaux, comme la Covid-19, soutient L214.

Un rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) identifiait en juillet sept « facteurs humains » à l’origine de l’émergence des maladies zoonotiques, parmi lesquels le changement climatique mais aussi la « demande humaine accrue en protéines animales » et « l’intensification de pratiques agricoles non durables ».

L214 lance cette campagne au moment où les autorités sanitaires françaises sont aux prises dans les Landes avec l’influenza aviaire, une épizootie à l’origine de l’abattage préventif de centaines de milliers de canards. Aucun cas de transmission à l’Homme n’a été identifié pour la souche de virus en cause, H5N8.