Accéder au contenu principal
Projet de loi Alimentation

Jean-Marie Séronie : « Le prix ne va en rien régler les problèmes des filières »


TNC le 25/09/2018 à 18:20
fiches_seronie_une_EGA

Sceptique sur les effets de la loi Alimentation, Jean-Marie Séronie estime que « la valeur ajoutée ne se partage pas. Elle se construit et se négocie. » L’agroéconomiste voit dans les démarches de lait équitable, telles que « C’est qui le patron ? » ou « Lait de Normandie » les bons exemples d'une construction et négociation de valeur ajoutée supplémentaire.

« L ’Inra avait publié une étude montrant que la loi LME , tant décriée, a eu un impact baissier sur les prix de 2 % sur 10 ans. Ce qui est assez faible. » Que ce soit pour faire baisser les prix ou les augmenter, l’ agroéconomiste   Jean-Marie Séronie  considère que ce n’est pas à la loi de remplir ce rôle. Le projet de loi pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et agroalimentaire, débattu une dernière fois au Sénat les 25 et 26 septembre 2018, n’apportera donc rien aux agriculteurs.

« Ce n’est pas la loi qui peut déterminer les prix . Ce n’est pas la loi qui peut répartir la valeur ajoutée. Ce sont aux entreprises et acteurs de le faire, expliquait-il, dans une interview sur le plateau de la SpaceTV , lors de l’édition 2018 du salon d’élevage à Rennes. La valeur ajoutée se construit. Elle ne se partage pas, elle se négocie ! »

Jean-Marie Séronie voit dans les démarches de lait équitable , comme « C’est qui le patron ? », des exemples intéressants de «  construction de valeur  » : « Pour un produit identique, il y a eu une création de valeur par le prix et par un travail d’image très bien fait. Mais il y a eu un accord entre les acteurs pour une répartition de cette valeur supplémentaire. Et toute la valeur créée ne va pas au producteur. L’industriel et le distributeur voient aussi leur marge augmenter. »