Indicateurs, avancées : le gouvernement fait le point sur la stratégie Ecophyto
TNC le 13/05/2025 à 11:02
Un an après la publication de la stratégie Ecophyto 2030, les ministres de la transition écologique, de l’agriculture et de la santé réunissent ce 13 mai un Comité d’orientation stratégique (COS) pour évoquer les avancées et les enjeux en matière de réduction de l’usage des produits phytosanitaires.
Reportée à plusieurs reprises en raison de la crise agricole, la stratégie Ecophyto 2030 avait été lancée en mai 2024 autour d’une triple ambition : préserver la santé publique et celle de l’environnement dans une approche One Health, accompagner les agriculteurs dans leurs changements de pratiques tout en soutenant la performance des exploitations, et préserver la souveraineté agricole et alimentaire de la France.
Le 13 mai, les ministres de la transition écologique, de l’agriculture et de la santé ont réuni les acteurs concernés pour un comité d’orientation stratégique (COS) et dresser un bilan de ce qu’ils considèrent comme un changement de méthode, basé sur une accélération de la recherche d’alternatives et une approche multi-partenariale, ont indiqué les cabinets des ministres en amont de la réunion.
HRI1 et Nodu en diminution
Cette nouvelle stratégie avait notamment consacré le changement de l’indicateur de référence, auparavant le Nodu (nombre de doses unités), remplacé par le HRI1, indicateur utilisé au niveau européen et qui correspond à la somme des quantités de substances actives (QSA) vendues en année N, pondérée par les coefficients liés à la classification1 des substances actives en différents groupes de risque. Si le changement avait fait débat, cet indicateur permet « de suivre l’avancée française au regard de celles des autres Etats membres », rappelle le ministère de l’agriculture.
Ce dernier a par ailleurs publié, sur son site internet, tous les indicateurs utilisés dans le cadre de la stratégie Ecophyto et leur évolution. Ainsi, le HRI1 a diminué de 36 %, en 2022 par rapport à la période de référence (les chiffres pour 2023 seront connus cet été), et le Nodu a baissé de 5 % en 2023 par rapport à 2022, avec 89,2 millions d’hectares. Il reste « principalement porté par des substances actives aux fonctions herbicides (54 %), fongicides (26 %) et insecticides (16 %). Les substances CMR23 y contribuent pour 25 % », indique le ministère de l’agriculture.
Des indicateurs complémentaires publiés
Les données sont également disponibles pour les quantités de substances actives (QSA), en baisse de 3 % en 2023, les QSA glyphosate (en augmentation de 900 tonnes par rapport à 2022, après le renouvellement de l’autorisation d’utilisation de novembre 2023), mais l’on peut également suivre des indicateurs sur l’utilisation du biocontrôle, ou encore les indicateurs de suivi des risques et des impacts sur l’eau et la biodiversité.
Ainsi, en 2024, 27 captages d’eau potable ont été fermés pour cause de pesticides, sur un total de 280 fermetures. « La contamination par les pesticides explique la fermeture de 6 % à 11 % des captages tous les ans », indique le site du ministère de l’agriculture, et ce chiffre reste stable tous les ans. Face à cela, des mesures de protection supplémentaires vont être mises en œuvre, précise le ministère de la santé. Un arrêté, attendu à la fin de l’année, devra délimiter les zones de captage sensibles, avec obligation de mettre en place un plan d’action au niveau des collectivités.
Un bilan positif du Parsada
« Action emblématique » de la nouvelle méthode prônée par le gouvernement, le Plan d’action stratégique pour l’anticipation du potentiel retrait européen des substances actives et le développement de techniques alternatives pour la protection des cultures, plus couramment appelé « Parsada », a permis d’élaborer 14 plans d’actions sur 8 filières au cours de l’année passée, salue le ministère de l’agriculture. Doté de 143 M€, ce plan a permis la mise en place de 28 projets multi-partenariaux, impliquant « l’ensemble de la chaîne publique et privée », souligne encore le cabinet.