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Néonicotinoïdes

Indemnisation déplafonnée pour les planteurs de betteraves en cas de jaunisse


TNC le 09/02/2023 à 19:15
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Le dispositif d'indemnisation prévu évite les « écueils » de celui mis en place en 2020, note Franck Sander, président de la CGB. (©TNC)

L'ensemble des pertes éventuelles des betteraviers seront indemnisés si la jaunisse frappe en 2023, ont confirmé jeudi le ministre de l'agriculture et les représentants de la filière, soucieux que les agriculteurs continuent à en cultiver malgré la fin des semences traitées aux néonicotinoïdes.

Lors d’un point presse, Marc Fesneau s’est engagé sur le « principe d’une indemnisation de la perte sur jaunisse, si jaunisse il y a ». Les cultivateurs de la racine à sucre décideront dans les prochaines semaines s’ils sèment des betteraves ou lui préfèrent d’autres cultures.  

« Une grande avancée pour la filière »

« C’est un dispositif sans plafond, sans franchise, une assurance publique qui indemnisera seulement la perte liée à la jaunisse », a précisé auprès de l’AFP, Franck Sander, président de la Confédération générale des planteurs de betterave (CGB), section spécialisée du syndicat majoritaire FNSEA. « Il y a quinze jours, on était sans solution, on aurait perdu un quart des surfaces françaises, on aurait fermé des usines, perdu des emplois (…) c’est une grande avancée pour la filière  », a-t-il ajouté.

La veille, plus d’un millier d’agriculteurs ont défilé à Paris pour dénoncer la « décroissance agricole », induite selon eux par l’interdiction de produits phytosanitaires qu’ils jugent indispensables à leur activité. Se pliant à une décision de justice européenne, la France a renoncé fin janvier à autoriser par dérogation les insecticides néonicotinoïdes sur les semences de betteraves sucrières, mis en cause dans le déclin massif des colonies d’abeilles.

Le dispositif d’indemnisation prévu évite les « écueils » de celui mis en place en 2020, s’est satisfait M. Sander. Cette année-là, en l’absence de néonicotinoïdes, la récolte était tombée au plus bas depuis plus de 30 ans en raison notamment d’une sévère attaque de jaunisse, maladie virale transmise par des pucerons. « Beaucoup d’entre nous avaient perdu entre 60 % et 70 % de leur production », selon Franck Sander. Ces pertes n’avaient été couvertes qu’en partie du fait d’une règle européenne (« de minimis »), qui limite à 20 000 euros l’indemnisation que peut recevoir une exploitation tous les trois ans. Le dispositif fera l’objet d’un accord de financement dans les prochaines semaines, selon le ministre.

« Pérenniser la culture de la betterave dans les assolements français »

Dans un communiqué, les équipes de Tereos ont tenu « à saluer la réactivité du gouvernement et des services de l’Etat face à cette décision inattendue de la juridiction européenne ». « Il nous semble que tout est mis en œuvre pour répondre aux attentes des coopérateurs afin d’assurer leur revenu. L’engagement du gouvernement et la détermination de Tereos est un puissant signal envoyé aux planteurs pour pérenniser la culture de la betterave dans nos assolements », a déclaré Gérard Clay, président du Conseil d’administration de Tereos. 

« Ces mesures viennent compléter les décisions prises et annoncées par Tereos le 27 janvier 2023 en soutien aux coopérateurs, telles que la reprise et le remboursement auprès de ses coopérateurs des unités de semences traitées avec néonicotinoïdes, éventuellement en stock dans leur exploitation. » Comme les autres acteurs de la filière, « Tereos poursuit également sa collaboration avec l’Institut technique de la betterave et le Programme national de recherche et d’innovation (PNRI) pour contribuer à trouver des solutions alternatives et durables à plus long terme pour préserver et développer la culture de la betterave. »