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Banania/Benco 

Imbroglio autour de la fermeture possible de la dernière usine en France


AFP le 22/12/2018 à 16:50

L'usine Nutrimaine de Faverolles en Picardie (Banania, Benco...) s'est engagée dans la voie de la délocalisation, a affirmé la secrétaire d'État Agnès Pannier-Runacher, mercredi à l'Assemblée Nationale, à l'encontre de la position officielle de l'entreprise.

La secrétaire d’État auprès du ministre de l’économie et des finances s’est exprimée après une question du député UDI Stéphane Demilly.

Ce dernier s’est inquiété d’une possible délocalisation en Allemagne de la dernière usine productrice des poudres chocolatées Banania et Benco, chez l’actionnaire majoritaire depuis 2010, le groupe Krüger. 40 emplois sont concernés.

« « Y’a plus de Benco nulle part », cette citation de Franck Dubosc alias Patrick Chirac dans le film « Camping » pourrait bien quitter le monde cinématographique pour devenir une réalité économique si nous ne réagissons pas très très vite », a soutenu le député de la Somme.

Selon lui, aucun argument avancé par la direction de l’entreprise « ne justifie sérieusement cette délocalisation ». Le député a notamment argué de la stabilité des résultats financiers du site et d’une « profitabilité annuelle moyenne de 11 % ».

Agnès Pannier-Runnacher a répondu dans l’hémicycle que Nutrimaine avait déjà décidé de la délocalisation de l’usine. Selon la secrétaire d’État, la direction a déjà « mis en place un plan de sauvegarde de l’emploi (…) et a volontairement engagé la recherche d’un repreneur ».

Cependant, Nutrimaine a défendu mercredi comme position à l’AFP qu’actuellement « aucune décision n’a été prise ».

Le groupe a évoqué trois options possibles : des « investissements significatifs dans la rénovation du site de Faverolles pour tenir compte et anticiper la baisse du marché allant jusqu’à la reconstruction intégrale de l’usine », un « arrêt de la production sur le site de Faverolles et sous-traitance de la production de poudre chocolatée » ou la « recherche d’un repreneur pour l’usine de poudre chocolatée ou pour une nouvelle activité économique sur le site ».

Contactée par l’AFP, Bercy n’était pas immédiatement disponible pour clarifier la situation.

La direction de l’usine avait informé les 40 employés le 30 novembre d’une « réflexion stratégique sur l’évolution de son activité », un projet « motivé par le déclin du marché du chocolat en poudre ».

Selon Nutrimaine qui cite des chiffres de l’institut Nielsen, le marché du chocolat en poudre en France « a connu une baisse de – 27 % en sept ans avec une accélération ces deux dernières années (- 13,6 %) ».