Il faut aller plus loin pour préserver la Pac, selon Paris
AFP le 19/07/2025 à 10:00
Il faudra aller plus loin dans la négociation pour préserver les spécificités de la politique agricole commune (Pac) et donner de la visibilité aux agriculteurs, a prévenu le ministre français des affaires européennes, Benjamin Haddad, contestant le projet en l'état de part flexible de financement proposée par la Commission européenne.
« Nous serons particulièrement vigilants » sur les aides directes européennes aux agricultures, au cours des deux années de négociations qui s’ouvrent pour définir la politique agricole commune sur la période 2028-2034, a dit M. Haddad au journal Ouest France.
« La proposition de la Commission préserve les paiements directs mais il faudra aller plus loin pour maintenir la spécificité de la politique agricole commune », a-t-il ajouté.
La France, et plusieurs Etats membres, selon M. Haddad, contestent la place faite à l’agriculture dans le projet qui prévoit qu’une partie des financements européens soient versés dans un fonds spécifiques où les Etats-membres pourront décider eux mêmes de flécher l’argent vers l’agriculture ou vers d’autre destinations.
« Nos agriculteurs ont besoin de visibilité sur leurs revenus, et de stabilité sur la façon dont va être déboursé l’argent de la Pac. Évidemment que les États membres feront toujours de la question de l’agriculture une priorité. Mais je crois qu’il faut que notre vision pour l’agriculture soit vraiment inscrite très clairement dans ce budget européen. Nous avons été plusieurs États membres à le rappeler aujourd’hui au Conseil au commissaire au budget », a-t-il dit.
L’Union européenne a détaillé jeudi sa proposition de réforme de la future politique agricole commune de 2028 à 2034, qui suscite l’ire de la profession.
Elle prévoit un socle de 300 milliards d’euros sur la période, contre 387 milliards sur la précédente de 2021 à 2027. Mais la Commission réfute l’idée d’une baisse car elle propose un changement d’architecture budgétaire avec la mise sur pied de ce vaste fonds dans lequel pourraient piocher les Etats pour compléter.
« Nous nous battrons pour chaque euro de la politique agricole commune : le maintien du revenu des agriculteurs – c’est-à-dire ce qu’on appelle l’actuel pilier 1 – , mais aussi toutes les aides à l’investissement – comme l’accompagnement à l’installation des jeunes agriculteurs – afin qu’elles ne soient pas diluées au sein d’autres revenus », a déclaré le ministre.