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Emőd Farm — Hongrie

Huit robots de traite pour moderniser une ancienne ferme soviétique


TNC le 26/03/2024 à 05:03
EmodFarmstabulation

La Emod Mezogazdasagi Farm a abandonné la désileuse et le roto de traite au profit des robots de traite et d’alimentation. (© TNC)

Malgré un coût de la main-d’œuvre attractif, les agriculteurs hongrois s’essaient à la robotisation. Preuve en est sur la Emod Mezogazdasagi Farm, qui a abandonné la désileuse et le roto de traite au profit des robots de traite et d’alimentation. Entre bâtiments d’époque et dernières technologies, le résultat détonne !

À l’image des fermes laitières hongroises, l’agriculteur compose avec l’existant pour automatiser sa structure. Et pour cause, certains bâtiments datent encore de l’époque soviétique. L’austérité des murs en bétons gris tranche avec les robots de traite dernier cri. Les anciens tracteurs Belarus et autres Zetor côtoient les machines d’aujourd’hui, et la cuisine du robot d’alimentation flambant neuf dénote face au rudimentaire du stockage de fourrage. Entre vestiges du passé, et dernières technologies (l’exploitation compte parmi les premières fermes hongroises à avoir installé un robot d’alimentation) l’étable rassemble pas moins de 420 vaches laitières.

En route vers la robotisation

La modernisation est un travail au long cours. Après de nombreuses années de traite au roto, l’éleveur a opté pour la robotisation. « Aujourd’hui, il y a deux choix pour la traite : les travailleurs indiens, ou les robots », ironise Csaba Hanyicska.

Des GEA en conduite forcée ont d’abord été installés il y a trois ans, puis des Lely en système libre. « Nous avons opté pour la circulation forcée car nous avions peur qu’elles n’aillent pas à la traite », résume Csaba Hanyicska, le manager de l’atelier laitier. Mais le système n’a pas apporté satisfaction et s’est vite vu remplacer par un système libre. « C’est mieux pour le bien-être animal. »

D’autant que les 5 à 6 kg de concentrés distribués au robot servent d’appât ! Le bâtiment est également configuré pour faciliter l’accès des vaches au robot. Les animaux passent les 100 premiers jours de lactation dans le plus ancien bâtiment, puis intègrent la nouvelle stabulation. « Les vaches sont allotées par rang de lactation, il y a donc moins de concurrence, et celles qui ont plus de mal à aller à la traite sont installées ensemble dans une petite stabulation. » Au total, 8 robots sont présents sur la ferme, dont 6 sur une stabulation récente de 320 places.

Depuis 2020, un système de distribution automatique d’aliment complète la traite robotisée. Et les rations sont chargées. Compter 8 kg de concentré pour 23 kg de fourrage, auxquels s’ajoutent les quelque 5 ou 6 kg de concentré distribués au robot !

Un objectif de 40 l/vache

Aux dires du manager, la ration permet d’atteindre les 1 200 l de lait par lactation à 3,8 % de TB et 3,5 % de TP, pour un IVV de 384 jours. Ainsi, la ferme produit chaque jour 14 000 l de lait. « Nous avons remarqué une petite hausse de la production avec l’installation des robots. »

13 salariés, parmi les 32 de l’exploitation, travaillent toutefois sur la partie élevage (soit environ une personne pour 30 vaches laitières). 3 managers se chargent de l’organisation du travail, qu’ils délèguent à une dizaine de « physical workers ». Les managers gèrent également la partie administrative sur la structure.

Renouveler les anciens bâtiments

L’agriculteur travaille avec une laiterie locale, qui transforme 20 millions de litres de lait par an. Il lui fournit le quart de ses besoins et espère bien progresser. Un projet de nouvelle stabulation est en réflexion, pour remplacer les anciens bâtiments. L’objectif : atteindre le niveau de production d’un tank à lait par jour, soit environ 600 vaches.

En fin d’année 2023, le prix du lait était de 460 €/1000 l sur l’exploitation, en intégrant les primes qualité. Un niveau de prix qui ne répond pas aux attentes des éleveurs. « Il faudrait dans les 520 € pour rentrer dans ses frais et faire quelques profits », conclut Csaba Hanyicska.