Accéder au contenu principal
Nouveau secrétaire d'État à la Mer

Hervé Berville veut défendre pêcheurs et océans


AFP le 04/07/2022 à 18:34

Le nouveau secrétaire d'État à la Mer, Hervé Berville (LREM), député jusqu'à lundi, s'est engagé à « défendre les intérêts des pêcheurs », à mettre en œuvre une « gestion durable des ressources maritimes » dans le cadre d'une transition écologique et énergétique.

« Je suis né dans un pays enclavé, là où la mer était plutôt un doux rêve (…). En 1994, quand je suis arrivé dans les Côtes-d’Armor, à la suite du génocide (des Tutsi au Rwanda, NDLR), la mer m’a adopté tout autant qu’elle m’a construit », a-t-il déclaré lors de la passation avec sa prédécesseure Justine Bénin, qui quitte le gouvernement après avoir été battue aux législatives. 

En orphelinat à Kigali dès avant le début du génocide, il avait été évacué avec son frère aux premiers jours et adopté à l’âge de 4 ans par une famille de Pluduno (Côtes-d’Armor). Il n’était revenu qu’en 2015 au Rwanda, où une partie de sa famille d’origine, tutsi, a été décimée durant le conflit.

À l’Assemblée nationale, il s’était surtout engagé sur les questions d’aide au développement et fut le « représentant personnel » d’Emmanuel Macron à Kigali en 2019 lors de la 25e commémoration du génocide au Rwanda. Il a été réélu député en juin avec 55,9 % des suffrages face à un candidat Nupes.

À la tête d’un secrétariat d’État rattaché à la Première ministre, Hervé Berville, seul Breton à entrer au gouvernement, a affiché ses priorités : en premier lieu, « défendre les intérêts de nos pêcheurs », en agissant « face à la hausse des prix du carburant », ne laissant « aucun pêcheur sans solution à la suite du Brexit ».

« Renouvellement de la flotte »

Il s’agit aussi de « répondre aux attentes des Français en matière environnementale, en protégeant l’océan, la biodiversité, en luttant contre le changement climatique », notamment en mettant en place une « gestion durable des ressources marines » et en s’attaquant à « la question des pollutions », notamment du plastique dans les océans. Enfin, il a souligné qu’avec la transition écologique, l’autre grand défi serait « celui de la transition énergétique, notamment le développement des énergies marines renouvelables ».

Il est attendu de pied ferme par les pêcheurs, qui veulent voir « la pêche reconnue à sa juste valeur économique et dans le cadre de la planification écologique », a indiqué à l’AFP le directeur général du Comité national des pêches, Hubert Carré. Les professionnels sont notamment vigilants sur « les critères de renouvellement de la flotte » de bateaux de pêches.

« Rien ne prédestinait » Hervé Berville à la mer selon ses propres dires. Il a suivi des études à Sciences Po Lille et à la London School of Economics, avant d’assurer des missions d’économiste pour l’Agence française de développement (AFD) au Mozambique. Un temps proche du PS, il rejoint à l’automne 2015 le collectif « Les Jeunes avec Macron », avant d’en devenir le référent Côtes-d’Armor pour la présidentielle.

Élu au Palais-Bourbon en 2017, parmi les cadets, il siégeait à la commission des Affaires étrangères et était devenu un des porte-parole des députés Marcheurs. En 2018, il a adressé un rapport au Premier ministre sur la modernisation de l’aide au développement. Il a été l’année dernière le rapporteur d’un projet de loi de réforme de l’aide française au développement, avec des moyens renforcés et recentrés vers 18 pays africains et Haïti.

Autre front pour M. Berville : la lutte contre le racisme, dont il n’avait pas souffert jusqu’alors. Avec d’autres élus à la peau noire, il a été la cible début 2019 de menaces de mort, leur auteur déplorant qu’il ait « malheureusement échappé aux machettes du Rwanda ».