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Bactérie « tueuse » d'oliviers

Faute de remède, priorité à la prévention


AFP le 31/10/2019 à 11:14
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Faute de remède contre la Xylella Fastidiosa, cette bactérie « tueuse » d'oliviers qui fait des ravages, notamment en Italie, la priorité est encore à la prévention, ont concédé les 350 chercheurs réunis depuis mardi à Ajaccio (Corse) pour la deuxième conférence européenne sur le sujet.

« Aujourd’hui il n’existe aucun moyen de contrôle efficace contre cette bactérie » qui touche l’intégralité du territoire de l’Union européenne, a reconnu Philippe Reignault, directeur de la santé des végétaux à l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). « C’est pour cela que sont mises en place des mesures phytosanitaires qui cherchent à éradiquer un foyer sitôt identifié, pour que la bactérie ne se propage pas », a-t-il expliqué. Côté prévention, les chercheurs ont notamment évoqué la surveillance via satellite, qui permettrait de détecter des plantes touchées par la maladie avant que cela soit visible à l’œil nu. En parallèle, la recherche contre la bactérie avance. « On a quelques pistes de recherche, des essais, mais ces démarches sont cantonnées à l’échelle expérimentale en laboratoire », a indiqué Philippe Reignault. L’une des pistes serait d’intervenir sur les insectes qui transportent cette bactérie, ce qui « limiterait de manière hyper importante la dissémination de la maladie », a témoigné Marie-Agnès Jacques, chercheur à l’Inra (Institut national de la recherche agronomique).

Autre solution envisagée, « la lutte biologique, avec l’application d’organismes pour stimuler les défenses de la plante, la recherche de variétés résistantes, ou encore des tests de différentes pratiques culturelles pour essayer de diminuer le côté favorable de l’environnement pour la maladie », a poursuivi cette scientifique. Problème : la Xylella Fastidiosa peut contaminer plus de 200 plantes différentes, « des plantes sauvages, aromatiques, ornementales, et (des plantes) cultivées alimentaires, et plus de 70 espèces d’insectes peuvent la transporter », a souligné Philippe Reignault. Cette bactérie est présente en France depuis 2015, sur une partie du littoral méditerranéen, dans les zones de Menton, entre Nice et Fréjus et à Toulon, ainsi qu’en Corse. Pour la première fois en France, deux oliviers d’ornement ont été testés positifs à la Xylella fastidiosa en septembre, l’un à Menton et l’autre à Antibes (Alpes-Maritimes). Aucun olivier de production n’a cependant été frappé par cette bactérie dans le pays, alors qu’elle a fait des ravages dans les vergers des Pouilles, en Italie. Critiquant la fiabilité des analyses, la présidente du Syndicat interprofessionnel des oléiculteurs de Corse (Sidoc), Sandrine Marfisi, a estimé en septembre que l’étendue de la maladie était sous-estimée et confondue à tort avec les effets de la sécheresse.