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MSA

Face au défi des départs en retraite massifs d’agriculteurs dans les 10 ans


AFP le 19/06/2019 à 16:40
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Aujourd'hui, « il y a une installation pour deux à trois départs » d'exploitants à la retraite, indique Pascal Cormery, président de la MSA. (©Fotolia/Budimir Jetvic)

La moitié des exploitants agricoles va partir à la retraite dans les 10 prochaines années, un problème de société autant qu'un défi pour la mutualité sociale agricole (MSA) qui prend en charge les pensions de retraite, a souligné mercredi la MSA.

« Il y a vraiment une prise de conscience de l’ensemble de la profession qu’il faut renouveler les générations. On est sans doute dans une phase de mutation de l’agriculture. Il faut que les pouvoirs publics aient une vision de ce qu’on veut faire de l’agriculture demain », a assuré Pascal Cormery, président de la MSA, lors d’une conférence de presse. Pour lui, relever ce défi démographique implique de redonner de l’attractivité à une profession qui « souffre d’attaques permanentes, qu’on appelle l’agribashing », mais également de « distorsions de concurrence » quand le gouvernement interdit des substances pour raison de santé et « au même moment autorise l’importation de produits traités avec ces mêmes substances », a-t-il ajouté.

Aujourd’hui, « il y a une installation pour deux à trois départs » d’exploitants à la retraite, indique-t-il. En conséquence, le nombre d’exploitants agricoles diminue de 1 à 3 % chaque année, alors que celui des salariés augmente. Le régime des exploitants a une dette de 3,8 milliards d’euros, tandis que les salariés agricoles sont déjà intégrés au régime général. Une des raisons pour lesquelles la MSA est favorable à la réforme des retraites, c’est l’enjeu de l’universalité, la logique d’une solidarité nationale. « Le déficit du régime est un déficit technique. Globalement la population française continue à croître. La solidarité et le régime universel valent précisément pour faire en sorte que les mécaniques de solidarité dépassent ces frontières sectorielles », a déclaré le directeur général de la MSA, François-Emmanuel Blanc. « On sera moins, mais il y aura toujours 100 % de Français à faire manger, c’est quoi le sujet ? », a-t-il ajouté.

En attendant, une des demandes de la MSA dans le cadre du prochain projet de loi de finance de la sécurité sociale est que cette dette soit reprise par la Caisse d’amortissement de la dette sociale (Cades), ce qui serait logique, selon la MSA car les exploitants payent le CRDS (Contribution au remboursement de la dette sociale), dont une fraction finance la Cades.

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